En novembre dernier, Renault Sport Technologies et ORECA annonçaient leur grand retour en Formule 3 pour la saison 2014, 10 ans après la dernière course du Losange dans la discipline. Depuis, les deux entités ont connu de grandes difficultés dans le développement du moteur, peu fiable et peu performant. Cette situation avait contraint Renault et ORECA de repousser leur arrivée dans la discipline à une date ultérieure. Et si l’on craignait aujourd’hui l’arrêt pur et simple de ce projet, il n’en est rien puisque le moteur a de nouveau tourné ces derniers jours.

MaCon à la rescousse de Renault et ORECA
C’est l’écurie allemande MaCon qui s’est chargée de faire rouler le 2L 4 cylindres " Oreca by Renault " à l’occasion de deux séances d’essais privés. La première, il y a plusieurs semaines sur le circuit de Lausitzring (en Allemagne) et plus récemment sur ce même circuit avec la présence des formations Mercedes Mücke, Zeller et Eurointernational. Le pilote de Formule Renault 2.0, Nick Cassidy, était au volant de cette Dallara.

Au printemps dernier, Paul-Loup Chatin avait déjà fait rouler le moteur mais sans avoir noté de véritables améliorations. Ces essais avaient contraint ORECA et Renault de prendre du recul et de décider de la poursuite de ce projet. La confirmation de ces séances avec MaCon est donc une bonne nouvelle pour l’avenir du programme, même si l’on ne connait pas les conclusions de ces essais.

Une charge de travail sous-estimée
Ce démarrage poussif peut-être expliqué par une sous-estimation de la charge de travail de la part de Renault et d’ORECA. Les deux entités ont notamment rencontré des difficultés pour comprendre et assimiler le fonctionnement des systèmes électroniques fournis par BOSCH. En particulier, Serge Meyer, le Directeur de Moteurs Oreca, concédait dans le Autohebdo n°1969 un " problème d’apprentissage de ce système ", avec une " stratégie assez complexe de cliquetis en boucle fermée ", entrainant un mauvais calage pour les changements de vitesses.

Mais ce n’est surement pas les compétences d’ORECA ni celles de Renault qui doivent être remises en cause. C’est davantage un problème de planning et de budget. " Nous avons démarré trop tard ", affirme le français, toujours dans Autohebdo. " La décision devait être prise au plus tard fin mai 2013, elle a été décalé plusieurs fois jusqu’en novembre. "

" Le niveau d’implication financière de Renault n’était pas à la hauteur de ce que continuent à investir Mercedes et Volkswagen ", renchérit Serge Meyer qui ajoute : " Nous sommes prisonniers des moyens que Renault a pu mettre dans ce projet ", mais il " ne considère pas que [ses] partenaires ont failli à leurs engagements. "

Renault Sport Technologies a également reconnu ses erreurs. " Il est certain que le budget à la disposition du team était très inférieur à ceux des constructeurs allemands ", explique Patrice Ratti, Directeur Général de RST, à Autohebdo. " Nous avons peut-être sous-estimé le background engrangé par les autres constructeurs présents depuis plusieurs années et les contraintes du règlement. "

Le Losange et ORECA vont désormais décider à partir des essais récemment menés si le programme vaut le coup d’être poursuivi, auquel cas nous devrons attendre 2015 pour voir une F3 à moteur Renault sur les grilles de départ. L’intérêt est réel pour le constructeur français qui souhaite combler le vide entre la FR2.0 et la FR3.5. Réponse dans les semaines à venir !