Reparti de Mexico avec un sentiment de déception et de frustration, Renault e.Dams a profité de son passage dans l'hexagone pour se refaire une santé au terme d'une semaine de Formule E particulièrement prolifique. Difficile en effet d'espérer mieux que le bilan affiché par Sébastien Buemi qui en l'espace de deux courses s'adjuge deux poles position et deux victoires ! Le suisse s'envole au championnat tandis que l'on atteint le cap de la mi-saison.

Mexico n'était donc qu'une exception. À l'approche des ePrix de Monaco et Paris, l'inquiétude était de mise pour Renault e.Dams et ses supporters, après une prestation où ni la performance ni la réussite n'avaient été au rendez-vous. Avec un Lucas di Grassi toujours prêt à saisir les opportunités et très compétitif, le brésilien constituait - et constitue - une réelle menace.

Heureusement, la tournée hexagonale de Renault s'est résumée à une véritable démonstration. Si la concurrence a donné du fil à retorde au Losange, en particulier Audi et Techeetah, la structure officielle du constructeur français a tiré profit de la technologie ZE16 pour gonfler ses statistiques.


Après avoir souffert face à Lucas di Grassi à Monaco, Sébastien Buemi a ensuite bataillé dur avec Jean-Eric Vergne sur le circuit de Paris. Le duel a finalement tourné court après l'abandon de ce dernier à l'abord du dernier tiers de la course.

"La chose la plus importante pour moi était de bien m'élancer depuis la pole position que nous avons décroché", explique le suisse. "Et vous savez, quand les freins sont froids, les premiers virages sont un sujet d'opportunités pour tout le monde et Jean-Eric Vergne a été très agressif et a essayé de me passer, alors j'ai essayé de retarder le freinage aussi tard que possible, juste pour rester devant. J'ai ensuite consommé un peu plus d'énergie que prévu, juste pour essayer de maintenir l'écart."

Le retrait de Jean-Eric Vergne a finalement donné de l'air à Sébastien Buemi même si cet abandon n'a pas pour autant été synonyme de repos. Le pilote Renault a en effet composé avec une DS rapide sur laquelle il a été nécessaire de maintenir un rythme élevé.


"J'ai perdu du temps avec le Full Course Yellow et également lors du restart quand JEV est sorti, j'avais un bon rythme comme il me mettait sous pression... Ensuite il y a eu le SafetyCar et Jose Maria Lopez [DS, ndlr] a eu une bonne course, il était vraiment très rapide et j'ai dû pousser dur pour m'assurer une bonne avance", précise le suisse.

Avec ses deux succès en poche, Sébastien Buemi et Renault e.Dams font le break. Le contraste avec la situation post-Mexico est d'ailleurs saisissant, bien aidé il est vrai par l'abandon et la décevante prestation de Lucasi di Grassi à Paris. À mi-saison, le Losange caracole ainsi en tête des deux championnats, avec un écart de 43 unités pour le suisse face au brésilien et 75 pour l'équipe usine sur Audi.

Seule ombre au tableau de cette semaine de Formule E, le double abandon de Jean-Eric Vergne, le pilote du client de Renault Techeetah Formula E Team. Le français aurait certainement pu priver Sébastien Buemi de la victoire ce samedi, car le rythme était là, comme souvent cette année. Le représentant de l'écurie chinoise a cependant renoncé suite à une rupture de sa direction.


"Je ne sais pas pourquoi, mais la première voiture n'avait pas du tout le rythme et la deuxième était bien meilleure", explique Jean-Eric Vergne à Motorsport.com. "Je le rattrapais [Sébastien Buemi, ndlr], je gérais l'écart et je consommais peu d'énergie. Je savais que j'étais plus rapide, je voyais qu'il levait le pied bien plus tôt. Je préparais mon attaque pour plus tard."

"Je pense que quelque chose a cassé dans le tour précédent, parce que la direction devenait moins efficace, la voiture ne tournait pas vraiment", précise le français.

Avec ce double abandon, Techeetah Formula E Team dégringole au classement même si Esteban Gutierrez a limité la casse à Monaco, avant d'être un malheureux pénalisé à Paris. Les quatre points du mexicain permettent à la structure chinoise de se positionner à la sixième place du classement des constructeurs, à trois unités de NextEV. Un statut d'outsider pour l'attribution des titres se dessine pour l'équipe, après ses prestations toujours plus impressionnantes.

La Formule E va désormais attaquer la deuxième partie de saison, nécessairement plus difficile pour Renault puisque Sébastien Buemi manquera les deux manches de New-York. Le scénario très favorable de Paris permet de se constituer un matelas appréciable qu'il ne faudra absolument pas gâcher à l'avenir. Rendez-vous désormais le 10 juin pour l'ePrix de Berlin.