Comme souvent cette saison, les Grand-Prix sont l'occasion d'évoquer l'avenir de Renault en Formule 1. Si du côté de la presse espagnole, on parle de la possibilité d'une annonce du retour d'une équipe frappée du Losange pour Silverstone, le Team Manager d'Infiniti Red Bull Racing, Christian Horner, s'inquiète lui de voir Renault quitter purement et simplement la discipline.

Et le britannique l'a fait savoir à la presse. Si la réglementation moteur ne permet pas en 2016 de développer les Power Unit en cours de saison, le constructeur français ne poursuivra pas son engagement en 2017. Pour cela, il faut recevoir un accord unanime des équipes et ce n'est pas gagné.

"Ils n’ont aucune obligation de le faire (d'accepter de changer les règles permettant ainsi de développer les blocs, ndlr), mais nous atteindrions alors un point dangereux pour Renault en termes d’engagement futur", affirme Christian Horner à la BBC, traduit par F1i.com. "Si la Formule 1 peut se permettre de perdre un motoriste, alors gardons la date du 28 février pour l’homologation des moteurs."

Une déclaration coup de poing qui n'a d'autre objectif que de mettre la pression sur les concurrents et les dirigeants de la Formule 1. Le départ d'un constructeur tel que Renault, présent quasi-continuellement depuis 1977, serait en effet néfaste pour la discipline.

Chez Renault, ce n'est toutefois pas l'objectif numéro un et les tractations semblent se poursuivre pour envisager une nouvelle forme d'implication. En Espagne, on évoque ainsi un montage avec Total pour la création d'une écurie sur les bases du Lotus F1 Team avec une annonce prévue pour Silverstone, début juillet.

L'écurie d'Enstone éprouve d'ailleurs bien des difficultés à démentir ces rumeurs, au point même de les alimenter. Dernière preuve en date, la récente déclaration de Matthew Carter, le Directeur général de la formation britannique, qui a réaffirmé en conférence de presse FIA que "tout pouvait se vendre, à un certain prix".

Renault a de son côté maintenu son discours actuel : tant que la performance ne sera pas au rendez-vous, on ne parle pas de 2017. "Le message qu'envoie la haute direction de Renault, c'est qu'il faut qu'on renoue avec la performance. Et on a la capacité de le faire avec Red Bull", explique Cyril Abiteboul à Radio-Canada.ca.

"Ensuite, il sera toujours temps de se poser des questions. Renault est en F1 depuis 37 ans sous différentes formes. On aura la capacité d'ajuster le format de notre application quand on aura cette performance", ajoute-t-il.

Mercedes est clairement un exemple pour Cyril Abiteboul. "Les succès que connaît Mercedes-Benz, ils les ont construits pendant cinq ans, sans gagner, même avec Michael Schumacher. Ils ont travaillé en se projetant dans l'avenir. C'est ce que nous devons faire aujourd'hui. Il faut qu'on ait cette capacité de travailler en coulisse, avec confiance, sur l'avenir", assure le français.

Et tout reste ouvert pour Renault. "Rester comme on est, avec un accord un peu différent avec Red Bull et Toro Rosso, reste une option. Faire davantage en F1 est une option aussi. Ce n'est pas à l'agenda de manière immédiate. Il n'y a pas de projet aujourd'hui. S'il y a des façons différentes d'être présent en F1, pourquoi pas ? Après, on peut faire autre chose que de la F1", conclut un Cyril Abiteboul légèrement menaçant...