Elle est particulièrement attendue. La première visite officielle dans un paddock de Formule 1 de François Provost, nouveau CEO du Groupe Renault, pourrait avoir lieu la semaine prochaine, à l’occasion du Grand-Prix d’Italie. C’est la révélation faite par Flavio Briatore en marge de l’épreuve disputée à Zandvoort. La réaffirmation de l’engagement du Losange est attendue en dépit de performances décevantes. Le cap est mis sur 2026, tandis que l’écurie parvient à s’installer péniblement en Q2 ce samedi.

Les résultats du jour sont certainement éclipsés par la présence, vendredi, de Flavio Briatore en conférence de presse. Des essais libres encourageants hier ont laissé place à la déconvenue la plus complète en troisième séance, avec les deux voitures aux dernières places. Heureusement, tant Pierre Gasly que Franco Colapinto ont pu trouver de la performance et rebondir en qualifications.

" Quand on regarde les EL3, on était à deux secondes et on avait les deux dernières places ", constate Pierre Gasly, quatorzième sur la grille. " L’équipe a fait du bon travail pour nous donner une voiture beaucoup plus performante en qualifs. On finit à un dixième et demi de la Q3, ce sont des écarts serrés et par rapport à ce matin c’est un grand pas en avant. Ce week-end a été très compliqué, on est déjà heureux de sortir de la Q1. "

" C’était très serré ", ajoute de son côté Franco Colapinto, prometteur seizième. " C’est décevant de rater de si peu mais c’est hors de notre contrôle. J’avais deux voitures devant moi, j’ai perdu de l’appui. C’est encore plus décevant alors que je faisais une bonne qualif et un bon tour, c’est malheureux. Quand vous êtes éliminé pour si peu, c’est toujours frustrant. La base est bonne, on doit continuer à travailler mais on est là. Il y a toujours un moment dans le week-end où on trouve de l’aisance, et on l’a trouvée aujourd’hui, ce qui est bien, et cela devrait nous faire une bonne base pour demain. "

L’argentin confirme une légère montée en puissance après celle constatée lors du dernier Grand-Prix de Hongrie. On arrive sur des circuits qu’il maîtrise mieux, et cela tombe bien car Flavio Briatore n’a pas manqué de montrer sa déception à l’égard de ses performances. Evoquant notamment " une erreur " à propos de sa titularisation et laissant planer un très sérieux doute quant à sa prolongation de contrat. Un moyen aussi de le pousser à mieux faire.

" Il a du mal à se faire à cette voiture ", constate l’italien. " Ce n'était peut-être pas le bon moment pour Franco. Il avait peut-être besoin d'un an ou deux supplémentaires avant de pouvoir intégrer la Formule 1. Au final ce qui compte, c'est le résultat. Il fait beaucoup d'efforts, notamment avec les ingénieurs, mais ce n'est pas ce que j'attends de lui. Peut-être que Colapinto subit trop de pression pour être en Formule 1. "

" Peut-être qu'en le plaçant en compétition avec un équipier du calibre de Pierre, nous lui avons mis trop de pression. On oublie parfois que derrière le pilote il y a un être humain et nous devons comprendre ce qui se passe dans la tête de ces jeunes. Ce sont des gamins et je pense que c'est une erreur de notre part de sous-estimer l'aspect humain du pilote. Peut-être ai-je manqué quelque chose dans la gestion de Colapinto. Concernant son avenir, franchement, je ne sais pas ", ajoute-t-il.

Flavio Briatore a par ailleurs reconnu avoir sous-estimé la concurrence en matière de développement sur cette saison 2025. Avec la volonté de mettre toute l’énergie vers 2026, Alpine pensait pouvoir figurer correctement avec l’A525. La monoplace française manque cependant de vitesse et l’absence de nouveautés contribue à assombrir la situation de l’équipe. Cela, sans oublier le manque d’un solide deuxième pilote.

" Les performances sont terribles pour nous cette année ", constate Flavio Briatore. " Notre erreur a été de mettre tous nos efforts sur la voiture de 2026. On pensait que la monoplace de cette année allait être plus compétitive. Les autres écuries ont apporté des améliorations alors qu’on ne pensait pas que ça allait être le cas. "

2025 sera vite oubliée pour Alpine avec les regards tournés vers 2026. Beaucoup d’attentes, et l’objectif maintenu de viser les podiums. La nouvelle réglementation technique, l’arrivée du moteur Mercedes et la prise de fonction de Steve Nielsen, ce lundi en qualité de Directeur Sportif, sont des sources d’espoirs pour le A fléché. Et des arguments pour maintenir l’engouement du côté de la Direction du groupe Renault. Cette dernière reste très enthousiasme, sous l’impulsion notamment de Jean-Dominique Sénard.

" Un nouveau PDG pour Renault... pour Renault ces trente dernières années, ce n’est pas une nouveauté ", ironise Flavio Briatore. " [François Provost] était le numéro deux de Luca De Meo. Le nouveau PDG est très enthousiaste à propos du programme Formule 1. Renault veut rester en Formule 1. Je crois que François sera à Monza pour la première course. Je le connais très bien. "

" Et vraiment, le programme est le même. Le président, Jean-Dominique Senard, soutient pleinement la Formule 1. Nous avons besoin de meilleurs résultats – c’est ce dont nous avons besoin pour l’année prochaine, […], nous espérons oublier cette année et être satisfaits en 2026. C’est ce que nous espérons pour le moment. J’espère également que le nouveau PDG de Renault nous soutiendra pleinement. Et pour l’instant, au sein du groupe Renault, il n’y a pas de drame, pas de changement. Tout le monde est content ", ajoute-t-il.

La présence de François Provost à Monza sera très observée avec la nécessité de rassurer quant au futur d’Alpine, avec ces rumeurs toujours présentes d’une revente. Le A fléché fait également l’objet de spéculations autour d’une implication de Christian Horner, aujourd’hui libre de ses engagements avec Red Bull. Flavio Briatore a démenti, au moins à court terme, une arrivée du britannique. En revanche, l’italien confirme vouloir signer sur plusieurs années Pierre Gasly, et faire du français le cœur du projet Alpine.

" Pierre est, désolé pour le terme, une pierre angulaire de notre équipe, nous voulons le conserver à long terme. On négocie avec lui pour une prolongation de contrat. On est très content de son travail, il fait une belle saison avec la voiture qu’il a à disposition. Il est bon. Il est constant. C’est un joueur d’équipe. Je le connais très bien. Nous avons besoin d’une base dans l’équipe, et Pierre est une base pour l’avenir ", estime le flamboyant manager.

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