Dakar

Rallye - Dakar

Dakar

Référence mondiale du Rallye-Raid depuis sa création en 1979, le " Paris-Dakar " devenu " Dakar " en 2009 a accueilli à de multiples reprises des véhicules de la marque Renault. Cette dernière y a fait plus que de la figuration, jouant les premiers rôles à de multiples reprises, jusqu’à remporter l’épreuve par trois fois, en 1982, 1999 et 2000. Deux périodes majeures sont à retenir de cette aventure, celles des " frères Marreau " d’abord, puis de Jean-Louis Schlesser ensuite. Entre temps, quelques initiatives ont permis la présence modeste de la marque.

L’Histoire de Renault au Dakar débute ainsi grâce à l’initiative des frères Marreau. Bien avant le lancement de la compétition, ces deux compétiteurs avaient l’habitude de transformer des modèles de la marque au Losange en bolide de Rallye-Raid. Parfait connaisseur de ces terrains arides, ils s’engagent en 1979 sans hésiter à la première édition du Dakar, avec une Renault 4 4×4 Sinpar. Auteurs d’une bonne performance, ils reçoivent pour 1980 le soutien du Losange, ce qui permet, entre autres, d’adapter un moteur de R5 Alpine à la Renault 4 !

Celle-ci laisse cependant place rapidement à un nouveau bolide, bien qu’ayant terminée troisième de cette seconde édition. Dès 1981, la Renault 20 turbo 4×4 fait son apparition, équipée du moteur de la R18 Turbo et d’un train arrière de… Trafic ! La voiture fonctionne et les frères Marreau dominent mais ils doivent malheureusement abandonner après une sortie de piste. Munie d’un nouveau bloc 1.6 pour 1982, cette fois, ce sera la bonne !

Dans la continuité de l’édition 1981, la Renault 20 domine les débats. Si des mésaventures viennent – comme toujours au Dakar - contrarier l’avancée des frères Marreau, ces derniers ne se démontent pas et ne commettent pas d’impaire. Ils finissent par s’imposer, logiquement, et offrir à Renault sa première victoire, retentissante. La R20 entre dans la légende et devient l’une des voitures de course les plus emblématiques de la firme au Losange.

Image
Cette auto prend cependant sa retraire, bien méritée à vrai dire, après ces deux saisons. Les frères Marreau et Renault décident de lancer en course la R18 break. Les performances ne sont cependant pas au rendez-vous, et sur les trois saisons additionnelles disputées, la cinquième place constitue le meilleur résultat, obtenu à deux reprises en 1984 et 1985. Renault décide alors de mettre un terme à son engagement.

La firme au Losange ne revient officiellement au Dakar que près de dix ans plus tard, en 1997. Renault s’allie avec l’une des figures françaises de la compétition, Jean-Louis Schlesser, qui officie à la fois en tant que pilote et Team Manager. L’accord est assez proche de celui alors en place en Formule 1 avec Williams et Benetton, l’entité Schlesser produit la voiture, tandis que Renault apporte le financement et les moteurs. Ainsi né le Buggy Schlesser-Renault qui, avec ses allures de Mégane, fait déjà preuve d’un grand niveau dès sa première saison.

Le buggy se montre en effet compétitif et fiable, avec la cinquième place de Jutta Kleinschmidt-Jean Boutaire au Dakar 1997, tandis que l’auto affiche des performances de premier plan en Championnat du Monde FIA de Rallye-Raid, une discipline créée en 1993 et dominée jusque-là par Citroën. Fort de ce bon démarrage et de l’arrêt du programme F1, Renault focalise son énergie sur ce projet sportif dès 1998.

Image
Le buggy progresse assez nettement, si bien que le duo Schlesser-Renault s’engage dans une période dorée. Cette édition voit le tandem décrocher le titre de Champion du Monde en Championnat du Monde FIA de Rallye-Raid. En revanche, c’est encore une cinquième place au Dakar. 1999 est cependant la bonne. Avec son copilote Philippe Monnet, il ne laisse aucune place à ses adversaires. Le buggy Schlesser-Renault s’impose non seulement en championnat, mais également au Dakar !

L’édition 2000 voit l’apparition d’un autre buggy, le " Kangoo 4x4 ", mais ce dernier présente de sérieux défauts de jeunesse, si bien que Jean-Louis Schlesser et son nouveau copilote Henri Magne décident rapidement de retourner avec le buggy " Mégane " pour évoluer en championnat mais également au Dakar. On confie à Luc Alphand le soin de donner des kilomètres au Kangoo. Une décision stratégique payante, puisqu’elle permet à Renault d’être à nouveau sacré Champion du Monde, mais également vainqueur du Dakar.

Les ennuis de développement se poursuivent sur le Kangoo lors de la saison 2001, avec notamment un moteur diesel difficile à fiabiliser. Au Dakar avec le traditionnel buggy, Jean-Louis Schlesser joue la victoire mais la perd sur le fil, sur fond de plusieurs polémiques marquées par de multiples pénalités et autres manœuvres sportives litigieuses, d’un côté comme de l’autre. Le français prend cependant sa revanche en championnat, avec un nouveau titre de Champion du Monde.

Image
L’histoire se répète en 2002, mais cette fois-ci, Renault équipe toutes ses voitures du fameux moteur diesel. Une mauvaise décision car les pannes s’accumulent. Jean-Louis Schlesser doit même abandonner au Dakar et c’est finalement en revenant in extremis sur le buggy Mégane qu’il sauve son titre de Champion du monde en championnat. Cette ultime saison marque la fin de l’association avec Renault, qui fait son retour en Formule 1.

En tout, le tandem Schlesser-Renault aura remporté deux victoires au Dakar, et cinq titres de Champion du monde. À cela s’ajoute les couronnes obtenues dans les catégories " secondaires ", et notamment les deux roues motrices. Le Losange obtient ainsi un titre en Championnat en 1997, et le Dakar en 1998 et 2001. Un sacré parcours !

Ces deux ères victorieuses ont été entrecoupées par des périodes où Renault a été représenté de façon plus ou moins officielle par des équipes. On notera par exemple la présence de Jeep aux couleurs du Losange, lorsque cette marque appartenait toujours au Groupe, entre la fin des années 80 et début 90. Une Renault Alpine A310 et Renault 21 4x4 ont également été aperçues, et même un nouveau Buggy Marreau en 1993. Aucun de ces engagements n’a été fructueux.

Image
Plus récemment, la filiale argentine de Renault a présenté un Duster officiel. Préparé par une antenne basée en Afrique du Sud, il a permis à la marque au Losange de disputer six éditions du Dakar, alors organisé en Amérique du Sud, de 2013 à 2018. Avec un budget bien inférieur à celui des équipes de pointe, l’ambition n’était nullement de s’imposer au général, mais d’intégrer le top 10. Avec l’œil bienveillant de Boulogne-Billancourt, le Duster évolue dans un terrain idéal pour offrir une belle visibilité sur ses qualités de baroudeur.

Les performances du 4x4 sont intéressantes, mais le Dakar reste une discipline impitoyable et l’objectif de performance n’est pas atteint. À l’exception de 2018, un Duster est certes toujours à l’arrivée mais malheureusement jamais dans le top 10. Dommage car l’auto a présenté le niveau nécessaire pour espérer intégrer cette partie du tableau, mais des pépins techniques, les aléas du Dakar et autres déconvenues ont eu raison de ce but. C’est aujourd’hui le point final de l’aventure de Renault au Dakar, en attendant peut-être un nouveau retour dans cette nouvelle décennie, qui sait ?

Image

Engagements officiels


SaisonsVoituresPériodeClassement
1979Renault 4 4×4 SinparFrères Marreau5e
1980Renault 4 4x4 SinparFrères Marreau3e
1981Renault 20 turbo 4×4Frères MarreauAbandon
1982Renault 20 turbo 4x4Frères Marreau1er
1983Renault 18 breakFrères Marreau9e
1984Renault 18 breakFrères Marreau5e
1985Renault 18 breakFrères Marreau5e
1997Schlesser-Renault MéganeSchlesser5e
1998Schlesser-Renault MéganeSchlesser5e
1999Schlesser-Renault MéganeSchlesser1er
2000Schlesser-Renault MéganeSchlesser1er
2001Schlesser-Renault MéganeSchlesser3e
2002Schlesser-Renault MéganeSchlesserAbandon