Cette saison, Confidential-Renault.fr suit les aventures du Team RFR, écurie engagée en World Series by Renault 3.5, grâce à l’aimable collaboration des principaux protagonistes de l’équipe. Lors de la dernière épreuve qui se tenait à Spa, nous avons eu l’occasion de nous introduire au sein du Team pour voir de plus près comment fonctionne une telle structure.

[imgl=http://img801.imageshack.us/img801/3196/brunobesson.jpg]Bruno Besson, Team Manager[/imgl]Pour l’occasion, le Team Manager Bruno Besson s’est livré à quelques confidences pour vous expliquer comment travaillent ses troupes durant cette saison de course. Saison qui, d’ailleurs, n’avait pas commencé de la meilleure des manière avec un week-end compliqué sur le tracé de Motorland Aragon.

"En effet, on a eu six journée d’essais et quelques petits problèmes ce qui fait qu’on était un peu en retrait mais là on revient bien, notamment en qualifs" explique Bruno Besson. "Maintenant on rattrape notre retard, on passe les étapes, les ingénieurs font du bon boulot, donc ça se passe plutôt bien."

Sortir du lot n’est pas chose facile dans une catégorie monotype. Sans pouvoir améliorer la voiture par rapport aux concurrents, comment peut-on sortir du lot par rapport aux concurrents ?

"Déjà, au niveau de la préparation de la voiture, il faut qu’elle soit bonne, fiable. Après, c’est un travail entre l’équipe et le pilote" concède-t-il. "Il faut que les pilotes soient en osmose avec l’ingénieur, qu’ils trouvent le bon setup et donnent les bonnes informations pour que l’ingénieur mette la voiture au point."

Anton Nebylitskiy et son ingénieur

Le pilote reste donc la vedette, la source principale de performance, et ce n’est pas pour rien que le Team RFR a enrôlé le russe Mikhail Aleshin, Champion 2010 de la catégorie et valeur sûre du plateau, pour bénéficier de son expérience et de ses retours techniques.

"On a des bancs, des simulateurs, qui nous permettent de récolter des infos de base, mais après c’est encore une fois le pilote qui peaufine la voiture avec l’ingénieur" continue le français. "Il faut qu’il donne un bon feedback, qu’il se sente bien dans la voiture. C’est rare qu’on arrive sur un circuit et que la voiture marche directement, il y a toujours un petit truc."

Au-delà du setup, des réglages de la monoplace, la liberté technique reste en effet très limitée. "On peut jouer sur le différentiel, les ailerons, les barres antiroulis... Après on ne peut pas apporter des évolutions techniques à la voiture, faire tout ce qu’on veut comme en Formule 1 où on peut arriver avec de nouvelles pièces sur la voiture."

En World Series by Renault, le but n’est pas de faire gagner une équipe, mais plutôt de révéler un pilote. "Je trouve que c’est mieux" explique le Team Manager. En cela, les formules de promotion tranchent clairement avec les réalités de la Formule 1 actuelle. "J’adore ça, et pourtant je ne regarde plus la Formule 1, ça ne m’intéresse plus. A part la ‘guéguerre’ entre teams, en plus avec les pneus Pirelli, c’est une catégorie qui est devenue plus du business que du sport automobile."

Bruno Besson considère la WSR3.5 comme une formule de promotion de tout premier plan, supérieure en qualité à la GP2. "Je dirais que maintenant nous sommes passés devant la GP2, clairement" assure le français. "On est aussi vite qu’eux, le plateau est bien meilleur que celui de la GP2. Ils ont d’ailleurs perdu deux de leurs favoris au championnat qui sont venus en WS3.5. En F1 on a maintenant pas mal d’ancien de la World Series, comme Vettel, Ricciardo, Vergne, et avant il y avait même Alguersuari, Kubica. Je pense que c’est vraiment une Formule d’avenir, d’autant que les tarifs à l’année sont deux fois moins importants qu’en GP2 !"

Pour faire tourner cette écurie de course à travers le monde durant toute la saison, le Team RFR n’est pas en possession d’une armée de mécaniciens, techniciens et ingénieurs comme c’est le cas en F1. "En tout et pour tout, on est 13 plus les 2 pilotes" nous explique-t-il. "Dans l’équipe on a deux mécanos par voiture, deux ingénieurs datas, deux ingénieurs en chef, un trucky qui gère un petit peu toute l’intendance, un cuisinier, une assistante qui gère l’administratif, la réception des personnes..."

L’avenir du Team RFR reste donc dans cette catégorie tant la formule parait prometteuse. Quant à évoluer un jour un cran au-dessus grâce à l’appui de ses sponsors, comme le puissant groupe russe Gazprom, c’est quelque chose qui mérite réflexion, mais pour le moment il s’agit de réussir en World Series et prendre de l’expérience.

Ce week-end en Belgique aura été plutôt encourageant pour l’écurie. Mikhail Aleshin, quatrième le samedi, a offert au Team RFR son meilleur résultat de l’année, même si le dimanche fut un peu plus compliqué pour le russe dans des conditions dantesques. Dans deux semaines, Bruno Besson et ses troupes seront au Nürburgring pour le quatrième meeting de l’année. Nous leur souhaitons bonne chance et espérons voir un pilote du Team sur le podium!

Propos recueillis par Romain Jacquier