La situation de Caterham F1 Team aspire à de grandes inquiétudes. Les dernières informations émanant de la presse spécialisée laisse supposer que l'écurie Malaisienne ne parvient pas à payer toutes ses factures, celles de Pirelli et Renault en tête. Résultat, les monoplaces vertes pourraient ne pas rouler à Suzuka puisque le manufacturier de pneumatiques menace purement et simplement de ne pas fournir de gommes si le paiement n'arrive pas.

Mais cette situation alarmante n'empêche pourtant pas Caterham de travailler activement sur la monoplace 2015. Celle-ci est justement en développement dans la soufflerie de Toyota, à Cologne.

"Nous cherchons à tirer le maximum de la monoplace 2014, mais nous travaillons très fort sur 2015 également", affirme Manfredi Ravetto, le Team Principal de l'écurie Malaisienne. "Nous profitons d'une belle coopération avec Toyota ; la monoplace de l'année prochaine est déjà dans leur soufflerie de Cologne."

Caterham s'efforce également de réorganiser l'équipe. L'effectif a été réduit tandis que l'organigramme a évolué. "Une nouvelle structure est en place. L'objectif principal est de stabiliser l'entreprise, du côté financier comme du côté technique", ajoute l'italien.

Il faut dire que le travail à mener est colossal. La situation laissée par Tony Fernandes était dramatique, selon Manfredi Ravetto. "Nous avons hérité d'une situation très difficile. La situation était tellement difficile que les propriétaires précédents avaient décidé de couper les vivres, alors tout ce que faisons, nous voyons cela comme un accomplissement", explique-t-il.

"Sans nous, sans nos investisseurs, Caterham aurait arrêté à Silverstone. C’est la vérité", précise l'italien.

Depuis l'arrivée des nouveaux investisseurs, Caterham a évolué. Visuellement tout d'abord, avec la disparition des sponsors liés à l'activité de Tony Fernandes (Airbus Group, GE, Safran, Tune Group et Naza), et le maintien et la mise en avant de Renault, Dell, Pirelli, CNN, Truphone et Silanna. Techniquement ensuite, avec le lancement à succès d'un nouveau package qui permet à la CT05 de recoller aux Marussia-Ferrari.

Mais l'état de santé de l'équipe reste critique. La dixième place au championnat des constructeurs parait très difficile d'accès et les spécialistes craignent la disparition des Caterham avant même la fin de la saison. La danse des pilotes payants est d'ailleurs un indicateur de la situation de l'écurie, toujours à la recherche d'argent frais.

Une dernière rumeur est en outre apparue ce mardi avec l'étude d'une fusion avec l'écurie Sauber, elle aussi en grande difficulté. Si Caterham n'a pas commenté cette information, l'écurie suisse, elle, ne dément pas mais impose ses conditions : ses propres installations devront être conservées. La question du moteur sera aussi débattue, Sauber ayant un bloc Ferrari. Quel contrat conserver ?

En tout cas, on ne sait rien ou presque sur l'identité des nouveaux investisseurs de Caterham. Leur souhait cependant n'est pas de faire de la publicité mais d'obtenir un retour sur investissement. "Ils ne sont pas intéressés par une visibilité personnelle ou de la publicité. En fait, ils refusent toute demande. Ils sont très focalisés sur les affaires et les investissements. Tout ce qu'ils veulent, c'est un bon retour sur leur investissement", commente Manfredi Ravetto.

Une fusion avec Sauber pourrait-elle permettre un tel retour ? À eux d'en décider. En attendant, l'incertitude est plus que jamais de mise sur l'avenir de Caterham, si bien que l'on peut craindre de voir le clan Renault perdre une nouvelle formation. Une grille 2015 avec uniquement des Red Bull et des Toro Rosso frappées du Losange n'est clairement pas utopique.