Hydrogène d’un côté via l’Endurance, carburant durable de l’autre à travers le Rallye-Raid, hybride également grâce à la Formule 1, l’électrique est aussi au cœur de l’expertise de Viry-Châtillon avec la Formule E. Le site français n’a probablement jamais aussi bien porté son futur nom Hypertech, où l’excellence côtoie chacune des solutions technologiques pour propulser un véhicule. Avec Nissan, Viry-Châtillon pourrait même renouer avec ses lettres de noblesse et remporter un nouveau titre de Champion du Monde.
Ces derniers temps, Viry-Châtillon a largement été sous le feu des projecteurs pour le retard de performance de son V6 hybride en Formule 1. L’une des conséquences a été l’abandon du développement de la future génération de moteur, au profit d’un bloc client Mercedes. Un camouflet dont l’origine est principalement liée à un manque de moyens, face à une concurrence qui n’a pas hésité à investir en masse. L’expertise humaine a pourtant largement été reconnue, avec un débauchage massif des ingénieurs une fois le programme arrêté.
Ce savoir-faire, Viry-Châtillon peut le démontrer dès lors qu’il dispose des outils pour le faire. La Formule E en est le parfait exemple. Impliqué dès la création du championnat et engagé auprès de Renault à partir de 2014, le site français a remporté cinq titres de Champion du Monde (trois constructeurs, deux pilotes), dont quatre avec son écurie usine et un avec sa cliente Techeetah. Passé sous pavillon japonais pour le deuxième cycle réglementaire en 2018, Viry-Châtillon a obtenu deux titres symboliques de Vice-Champion, mais a fini par stagner.
Depuis la campagne 2020/2021, l’écurie usine a en effet sérieusement reculé, rappelant sans aucun doute ce qu’il se passe en Formule 1 aujourd’hui. Dixième au championnat, puis neuvième. Elle progresse ensuite timidement jusqu’au septième rang. Il y a toujours eu un certain potentiel dans la Nissan, avec des poles position, quelques podiums ici et là. L’ensemble manquait toutefois de constance, de réussites, marqué par des difficultés dans la gestion de l’énergie. Viry-Châtillon et Nissan ont cependant une excuse. Celle de l’audace.
Les sorciers de l’Essonne ont en effet développé une technologie innovante, à très fort potentiel, mais dont la mise au point était compliquée. La performance sur un tour était exceptionnelle mais les longs relais donnaient du fil à retordre. Au moment où cette faiblesse commençait à être maitrisée, la concurrence s’est manifestée. Nissan risquait de tout écraser. Convaincues, les autorités ont cédé aux lobbyings de ses adversaires, et la technologie française a été interdite. Retour à la case départ.
Il a donc fallu repartir sur une base plus classique, proche de celle de ses concurrents, mais ces derniers ont pu mettre à profit du temps de piste pour améliorer les performances. Viry-Châtillon non, et il faut désormais rattraper le retard. La saison 2023-2024 a cependant marqué un tournant. Nissan a fortement investi et restructuré l’ensemble de son équipe, donnant à Viry-Châtillon les moyens de s’exprimer. Preuve des ambitions du constructeur japonais, le rachat de l’écurie à DAMS, l’installation du siège dans les locaux d’Alpine et la signature extrêmement rapide du contrat d’engagement de la marque japonaise pour le quatrième cycle réglementaire, liant Nissan à la Formule E jusqu’en 2030.
La marque japonaise a également fait revenir Oliver Rowland, un produit maison dont les débuts en Formule E au sein de notre équipe avaient été sensationnels. De retour dans un environnement où il se sent bien après une expérience compliquée chez Mahindra, le britannique n’a pas tardé à faire (re)parler le bitume. À cela s’ajoute pour Nissan et Viry-Châtillon l’arrivée d’une écurie cliente, avec la signature d’un partenariat avec McLaren, l’une des meilleures structures du championnat, ex-Mercedes et championne du monde de la discipline.
Cette montée en puissance a pu se faire progressivement. Avec une technologie gelée pour la saison 2023-2024 sur la base d’un groupe motopropulseur identique pour deux années, Nissan a d’abord composé avec un premier package subissant toujours un certain retard, notamment dans la gestion de l’énergie. Elle a pu toutefois prendre ce temps pour améliorer son organisation, l’exécution et la compréhension de la voiture. En cela, le partenariat avec McLaren a été très bénéfique.
La formation de Woking et Viry-Châtillon ont développé une relation orientée vers la collaboration plutôt qu’un simple échange client-fournisseur. Pour l’anecdote, ce partenariat avait été celui souhaité par Cyril Abiteboul lors de l’alliance McLaren-Renault en Formule 1, poussant la structure britannique vers Mercedes. En travaillant main dans la main, les équipes McLaren et Nissan ont grandement progressé, et apporté de premiers résultats significatifs.
Pour sa deuxième saison en Formule E, la structure de Woking signe sa première victoire, deux poles position et une seconde place. Un manque de constance dans les résultats la pousse toutefois vers la septième place finale du classement des constructeurs. Nissan fait mieux. Oliver Rowland signe deux victoires, deux poles position et ajoute quatre autres podiums. Il porte l’écurie jusqu’au quatrième rang. La firme japonaise souffre cependant de l’absence d’un deuxième pilote performant.
Sacha Fenestraz, bien qu’apprécié, n’inscrit que quelques points. Il laisse d’ailleurs son baquet pour la saison 2024-2025 à Norman Nato, un autre revenant. Nissan fait désormais figure de favori, maintenant qu’une nouvelle technologie peut être utilisée pour deux ans. Les bruits laissent à dire que le groupe motopropulseur français est excellent, et exploitée par une organisation très bien huilée. La presse spécialisée ne s’est pas trompée, avec une combinaison Oliver Rowland-Nissan ultra efficace.
Les chiffres sont épatants. Neuf courses ont été disputées cette saison, et le duo a remporté quatre d’entre elles, dont celle à domicile, à Tokyo. À l’heure où le constructeur japonais va mal, l’Histoire est belle. À ces succès, il faut ajouter quatre poles position – dont une pour Norman Nato – et trois autres podiums. En conséquence, et logiquement, Oliver Rowland caracole en tête avec 161 points, c’est 77 unités de plus que le second ! Avec sept courses encore à parcourir, le britannique peut voir venir.
Dans ce contexte, Nissan est en tête du classement des équipes, mais l’écart est plus faible. Norman Nato souffre en effet de la comparaison avec seulement 11 points inscrits ! Dans un classement des producteurs de groupe motopropulseur (nouveau depuis 2024), Nissan a légèrement plus d’avance grâce à McLaren, avec 256 unités contre 212 pour Porsche. La formation de Woking, quatrième chez les équipes, apporte en effet sa contribution avec 90 points, trois podiums et deux poles position.
La suite est très claire. Nissan est large favori pour chercher le titre de Champion du Monde des pilotes, et peut s’assurer celui des équipes et des producteurs de groupe motopropulseur. Ensuite, il faudra penser à l’après, et notamment au quatrième cycle réglementaire. Viry-Châtillon est pleinement engagé dans ce nouveau challenge, dont l’introduction est prévue pour la saison 2026-2027. D'ici là, une autre année pleine de succès est possible avec la campagne 2025-2026.
Elle se fera toutefois sans McLaren. La formation de Woking a décidé de quitter la Formule E pour préparer son arrivée au Mans, en Championnat du Monde d’Endurance WEC où elle affrontera… Alpine, un autre programme de Viry-Châtillon ! Nissan disposera-t-elle d’un autre client ? À ce stade, rien ne circule en ce sens. Avec des résultats aussi convaincants, il n’est toutefois pas impossible de voir une autre équipe s’y intéresser de près.
Finalement, la seule ombre au tableau est la santé de Nissan. Le constructeur japonais traverse une période difficile, et a mis en place un plan de redressement spectaculaire. Dans ce contexte, la Formule E n’a pourtant jamais fait l’objet d’une remise en question. Tant mieux car un titre de Champion du Monde ferait énormément de bien à la marque, et, paradoxalement, à Viry-Châtillon. Plus symboliquement encore, c’est une alliance Renault-Nissan qui s’imposerait dans un tableau international. À l’heure où la vraie Alliance est questionnée, ce serait très ironique mais aussi et certainement le plus beau des messages… Réponse fin juillet !
Merci pour toutes ces précisions qui permettent de bien contextualiser l'apport de Viry dans ces disciplines , apparemment mal connues , et souvent dévalorisées dans certains commentaires . Et pourtant les courses sont souvent spectaculaires , la technologie à la pointe de nos connaissances en matière de motorisation décarbonée , et la stratégie pour la gestion des courses avec les obligations de boost de puissance ( 2 x 4 ' ) . Les pilotes , souvent d'anciens pilotes de F1 , font preuve d'adresse et d'agressivité . Bref une discipline de plus en plus intéressante , que je suis avec intérêt .
@Darwin
Ben voilà, personne ne dénigre, on aime ou on aime pas.
En plus le peu que j'ai vu des courses je n'y compris rien.
Bref, à chacun ses goûts et tu as raison d'en parler passionnément.
23-25 Mai 2025
Essais Libres 1
13:30 - 14:30
Essais Libres 2
17:00 - 18:00
Essais Libres 3
12:30 - 13:30
Qualifications
16:00 - 17:00
Course
15:00 - 17:00
31 Mai 2025
30 Mai-01 Juin 2025
01 Juin 2025
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Viry-Châtillon à la conquête d'un titre de Champion du Monde avec Nissan en Formule E
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