A la rencontre des pilotes Clio au 73ème Grand Prix d'Albi

Nous avons discuté passion, pilotage, palmarès, mécanique et plaisir avec trois fous du volant

Romain Beaupere
20 Jan. 2018 19:47
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Les 09 et 10 Septembre dernier s’est tenu le 79ème Grand Prix d’Albi. Situé sur la commune du Sequestre, en périphérie d’Albi dans le Tarn, le circuit est le deuxième plus ancien tracé de compétition de France. Imaginé autour d’un aérodrome, à l’image de Silverstone, il a été sauvé en 2015 par le ticket Didier Sirgue-Jean Philippe Dayrault. Depuis, le duo de passionnés s’attache à faire revivre ce lieu mythique entre rénovation du site et accueil de nouvelles compétitions. Ainsi, en parallèle du Grand-Prix d’Albi, les 3,565 km d’asphalte servent également de terrain de jeu au Grand Prix camions ou encore à une étape du Championnat de France Superbike.

Le Grand Prix d’Albi proposait cette année, comme de tradition, un large panel de catégories auto. Parmi elles, la catégorie reine était clairement le Championnat de France de Supertourisme et ses prototypes de 330cv pour 850kg. Pour accompagner ce doux son de V6 Nissan, le Championnat Midjet 2L cher à Jean-Philippe Dayraut assurait le spectacle en offrant un volant à quelques vedettes telles que Gérard Holtz ou le chef toulousain Michel Sarran. Coupe Caterham et Caterham Academy nous régalaient aussi du fait de la bagarre constante que proposaient les courses.

Aux côtés de cette variété de bolides, la catégorie Open Tourisme dénotait clairement. Repère de passionnés et de voitures de courses plus modestes, c’est bien ce championnat qui m’intéressait. Ici, pas de prototypes, mais des voitures connues de tous. Sur le plateau, deux marques ont le monopole de la piste : Peugeot et Renault. Les 206 et 207 représentent la marque au Lion, tandis que pour le Losange, les Clio de toutes générations usent leur gomme avec agilité entre les mains de pilotes qui nous sont totalement inconnus.

Voilà donc le volet qui m’intéressait en ce week-end de septembre, et les questions ne tardaient pas à me venir en tête dès l’observation des premiers tours de roue du samedi matin. Qui sont ces pilotes ? D’où viennent-ils ? Comment parviennent-ils à vivre leur passion en piste ? Quels sacrifices cela peut-il impliquer ? Quelles difficultés rencontrent-ils ?

Pour répondre à toutes ces interrogations, j’ai eu le plaisir de rencontrer trois pilotes, trois hommes, vivant chacun leur passion d’une manière différente. Cédrick Ducos est un professionnel, préparateur spécialisé compétition automobile. Stéphane Eychenne est un visage connu et reconnu de la Clio Cup, qu’il pratique depuis plus de 10 ans avec de nombreux succès. Quant à Jacques Lalanne, c’est l’amateur et passionné pur et dur, le pilote le moins expérimenté des trois mais pas le moins truculent.

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Je commence par rencontrer Cédrick Ducos, présent ce week-end avec une Clio 3 Cup qu’on lui a prêtée. Cédrick gère sa propre société de préparation automobile, CDRS à Ozenx-Montestrucq dans les Pyrénées-Atlantiques. Il fait partie des derniers préparateurs à pouvoir fournir des Twingo clé en main pour participer à la célèbre Twincup, qui voit s’affronter un peloton déchainé de Renault Twingo à travers toute la France.

"Je fais de la location, surtout en Twincup, on croyait que ça allait chuter mais finalement non. On est plus beaucoup en structure d’ailleurs, donc pour les gens qui veulent simplement louer, il y a de moins en moins de volants. Je propose le package complet avec assistance technique, transport... On se débrouille entre 2 et 5 personnes."

Ce passionné de course automobile en a donc fait son métier. Avant d’être à son compte, Cédrick travaillait il y a 15 ans dans une école de pilotage et pouvait facilement travailler sur ses premières voitures.

"Ça fait 15 ans que je roule." m’explique-t-il. "Je suis parti sur une Clio RS, j’ai fait 5 tours à Pau-Arnos, je l’ai détruite, et j’ai dit que celle-là elle finirait sur la piste ! Je l’ai montée en F2000 (rallye) et j’ai fait 4 ans en coupe de France en groupe GT. Elle ne m’a pas couté trop d’argent... J’étais bien, toujours 1er ou 2ème dans mon groupe, et j’y mettais tout mon pognon. Je travaillais dans une équipe de pilotage sur ce circuit de Pau Arnos donc je pouvais faire tous les essais que je voulais."

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Cédrick à l'attaque dans sa Clio #82

Pour ce mécano confirmé, rouler sur Clio est comme une évidence, et les années passées à bricoler sa voiture frappée du Losange n’a fait que renforcer l’amour qu’il portait aux voitures sportives de Renault.

"La Clio pour moi c’est depuis toujours. Renault sait faire des châssis, en moteur c’est pas mauvais du tout et on n’est jamais emmerdés avec ces autos. Il suffit de réviser et de bien entretenir, c’est tout, sinon il n’y a rien à faire !" m’assure Cédrick. "A vide, la Clio pèse 920 kilos, pour 90 ch. C’est pas une bête de puissance, mais c’est efficace. Ça tient encore la comparaison par rapport à une Clio 3 ou 4. Tu n’as pas les mêmes freins, mais t’es pas largué."

A côté de Cédrick Ducos, Jacques Lalanne est un pilote plus amateur mais non moins passionné. Pour lui également Renault est synonyme de qualité lorsqu’il s’agit d’acheter une voiture pour s’amuser en piste.

"J’ai une Clio 2 Cup, numéro 04440 sortie de Dieppe, l'une des dernières fabriquées." m’indique-t-il fièrement. "C'est Stéphane qui m'entretien la mécanique. J'essaye juste de passer un week-end agréable et, pendant 48H, de ne penser qu'à ça."

Jacques paye donc tout de sa poche, de l’engagement au simple pneu. Un investissement à perte pour sa passion, une bonne facture pour se régaler l’espace de deux jours.

"C’est mon argent, je n’ai aucun sponsor, personne ne veut de moi, même pas un copain qui a un garage !" regrette le gersois. "Un meeting comme ça, ça me coûte 1500€. J'ai 600€ d'engagement, 4 pneus pour 460€, le carburant, et je donne un petit pécule à celui qui m'abrite (le barnum atelier de Cédrick). Je roule en Coupe de France des circuits où je me débrouille tout seul, mais on a des pneus qui coûte beaucoup plus cher, des slicks, donc au final ça me revient au même prix. Cette année, j’ai fait Nogaro et Pau en Coupe, et là je fais la Sprint Série à Albi et Nogaro. Quatre courses seulement dans l'année, mais ça fait quand même du pognon."

La voiture est donc la sienne, une rutilante Clio 2 grise et jaune, frappée du #60. Sur la carrosserie, quelques stickers, mais pas de gros sponsor évidemment ! Michelin, Elf, Profil+ et le garage Renault de Mirande, où il réside. Sur le haut du pare-brise, un grand autocollant RENAULT SPORT s’affiche fièrement.

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Séance qualificative pour Jacques

"Ma voiture est au top, je l'ai achetée d'occasion. Je voulais Renault, je voulais une Clio. Quand j'avais 20 ans en 1980, j'ai eu une 205 GTI. Je n’ai jamais eu de Renault Sport, ça coûtait de l'argent, puis plus tard j’ai pu acheter une Ragnotti, une Groupe N, et ça a commencé comme ça, en 2012/2013. J'ai roulé un an en Groupe N puis je l'ai vendue, et j'ai acheté une Clio 2 Cup, que personne ne veut !"

Le dernier pilote de la bande, c’est Stéphane Eychenne, un pilote reconnu dans le petit monde de la course automobile en France. Avec sa Clio 2 bardée d’étoiles dorées, il arpente depuis plus de 10 ans les circuits de l’hexagone en collectionnant les podiums. Parmi les trois fous du volant que j’ai rencontré ce jour-là, Stéphane est celui qui a couru le plus assidument, se constituant un joli palmarès dès ses premières jeunes années dans un baquet de course.

"Ça fait 18 ans que je roule, j’ai été Champion de France Junior en Megane Coupé en 2000, Champion d’Europe Junior en Clio 2 en 2002 et 2003, Champion de la Coupe de France des Circuit en 2010 avec ma voiture actuelle, et 3ème au championnat 2006 de la Clio Cup, toujours avec cette Clio."
Natif de Pavie dans le Gers, Stéphane a longtemps arpenté la France pour participer aux nombreux meetings. Une passion chronophage autant qu’onéreuse. Aujourd’hui, il choisit ses événements avec soin et vise la qualité, moins la quantité, parlant plus de plaisir que de recherche de gloire.

"Je ne fais plus beaucoup de meeting, c’est mon deuxième de la saison et j’en ferai juste un troisième en 2017 à Dijon, un circuit que j’aime. L’an dernier j’en ai fait quatre... ça fait 18 ans que je le fais, je commence à avoir fait le tour du truc, avec toujours la même voiture, les mêmes circuits..."

"J’en entend qui nous dise 'Mais vas-y, prend une Clio 4, tu verras ça ira mieux'. Je leur réponds 'Oui, prends une Porsche, ou une GT4, tu verras ça ira mieux aussi!' "

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La Clio 2 Cup de Stéphane, reconnaissable entre toutes avec ses immanquables étoiles

Rouler sans se prendre la tête sur les tracés qu’il affectionne, avec des personnes qu’il apprécie, voilà comment il vit la course automobile en 2017.

"Je participe toujours aux meetings à Dijon Presnois, j’adore, c’est mon circuit préféré, il est mythique. Nogaro, je le fais toujours, c’est à côté de chez moi, mais ce n’est pas un circuit fantastique, c’est assez plat... Ici à Albi, on vient s’amuser, c’est sympa, on se retrouve pour rouler, c’est pas pourri par le fric. J’en entend qui nous dise 'Mais vas-y, prend une Clio 4, tu verras ça ira mieux'. Je leur réponds 'Oui, prends une Porsche, ou une GT4, tu verras ça ira mieux aussi !'. J’ai commencé par des championnats où il fallait mettre des sous, maintenant c’est l’inverse. Ici, y’a moins de prestige, mais y’a du fun. On ne va pas chercher le dixième, on va chercher le plaisir."

"Je n’ai jamais fait d’acquisition de données, j’ai arrêté de m’engager dans les gros championnats avant que les mecs commencent à tous s’y croire vraiment, avec un ingénieur qui te dit 'Là t’as pas bien freiné, là tu peux aller plus vite, là ci, là ça...' " me raconte Stéphane.

"Ça m’est arrivé une fois !" se souvient alors soudainement Cédrick. "A peine je suis arrivé avec la voiture, le mec commence à me montrer les courbes, l’ordinateur... Mais bien sûr ! Là, moi je lui dis 'Ici je peux passer plus vite, là je peux pas passer plus vite, c’est tout !.' "

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Voilà donc ce que viennent chercher ces passionnés dans le quasi anonymat des courses du samedi et du dimanche. Du plaisir. Tout faire soit même, le tout sans contrainte, si possible avec la famille. Même si du côté du public la course se résumera le plus souvent à observer une voiture noire doublant une voiture blanche, sans savoir qui se cache sous le casque dans l’habitacle, l’important est ailleurs pour ces pilotes qui ne veulent surtout pas se prendre la tête.

"Si tu vas aujourd’hui en Clio Cup, tu peux plus tout faire toi-même comme on faisait avant et comme on le fait ici. Si tu n’as pas l’ingé avec toi qui branche l’ordi pour te dire 'Tiens, tu as telle sonde qui te fait merder ça', c’est plus possible ! Et tu mets un billet de 10000€ par meeting en location dans un team. Hors casse !" me confirme alors Cédrick. "Evidemment, si tu veux faire des choses un peu plus sérieuses, il faut bien préparer l’auto, il faut que tu mettes des freins, des bons pneus, que tu révises la boite à vitesses, mais c’est plus de temps, plus d’argent, plus de tout..."

Les mains encore noircies par un changement de support de conduite d’échappement achevé 5 minutes plus tôt, Stéphane est le meilleur exemple de cet esprit débrouillard. Technicien automobile de formation, il effectue les réparations lui-même, et aide Jacques pour l’entretien de sa voiture. Il possède d’ailleurs un garage Renault à Auch, ainsi qu’une casse automobile. Pour participer au GP d’Albi, sa fidèle Clio n’a pas été la seule à devoir être bricolée.

"La voiture, je l’ai réparée ce matin, elle était en panne dans le camion depuis la Coupe de France des circuits à Nogaro en février. Pour tout te dire, il a même fallu que je répare le camion avant même de pouvoir venir ici, donc ça partait de loin. La voiture, c’était pas grand-chose, c’était le support du câble d’accélérateur qui était pété. Pour te dire le sérieux de la préparation..."

"La mienne, je l’ai récupérée chez un client lundi" explique Cédrick. "Je me suis mis mercredi dessus pour faire le tour, j’ai changé une aile parce qu’elle n’était pas belle, et la voilà en course ce week-end. On peut se permettre cette légèreté parce qu’on connaît les autos, on peut faire tout ça de manière décontractée, on ne se prend pas la tête."

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Les trois hommes ne tarissent pas d’éloges à propos de leurs montures respectives. Je sens clairement un amour pour cette fameuse Clio et un respect envers la marque, qui leur permet de se régaler sur l’asphalte pour un coût raisonnable. Ils sont alors tous d’accord pour dire que le petit bolide fut une valeur sûre et le reste encore.

"Je les achète directement à Renault Sport, ou plutôt achetais car maintenant on ne peut plus acheter de Clio 2 à Renault. C’est dommage, parce que sinon je leur en achèterais encore ! On allait les chercher directement à Dieppe." me raconte Cédrick.

Dieppe, l’usine Renault Alpine qui a sorti les modèles les plus mythiques de la marque depuis 1969. Parmi eux, les premières Alpine et le prototype d’endurance A210, les Renault 5 Turbo, l’étonnant Renault Spider, le sublime bolide de course R.S.01 ainsi que la dernière pépite de la marque : l’Alpine A110 de 2017.
[imgr=http://www.confidential-renault.fr/doss_images/Stephane2.jpg]Stéphane[/imgr]
"Le châssis parait encore neuf, elle sort 3 fois par an, elle dort dans le camion. J’ai eu ma Clio 2, j’ai eu la Megane, j’ai eu une 206, j’ai essayé une Clio 4, je suis revenu à la Clio 2, mais au final voilà, j’ai trouvé chaussure à mon pied donc pourquoi changer ? Je l’ai depuis 2005, tu comprends qu’elle ne me coûte plus rien aujourd’hui, elle est amortie ! Elle me coûte un jeu de plaquette et 4 pneus par ans. Evidemment, des heures de travail, de bricolage, mais elle n’est pas ridicule... Et tout le monde connait cette bagnole puisque la livrée n’a jamais changé, les papis viennent me voir, me disent 'On la reconnais la voiture hein !'."

"Au bout de 12 ans, j’atteins clairement la limite d’utilisation de la Clio 2."

Si le bricolage est obligatoire pour maintenir les voitures en état, un problème sérieux commence à se poser face à eux, celui des pièces de rechange. Les Clio 2 RS auront bientôt 15 ans et retrouver les éléments en bon état nécessaires aux différentes maintenances se résume de plus en plus à un chemin de croix.

"Le gros souci, c’est qu’avec ces autos vieillissantes, on ne trouve plus toutes les pièces de rechange." regrette Stéphane. "Renault exploite pendant 5 ans une voiture et l’entretien pendant encore 5 autres années. Mais après, ça devient compliqué. Ma voiture est de 2005, et c’est très compliqué de trouver des pièces spécifiques. Au bout de 12 ans, j’atteins clairement la limite d’utilisation de la Clio 2."

"Il va falloir commencer à penser retrouver les plans des pièces pour qu’on refabrique nous-mêmes les éléments nécessaires." imagine de son côté Cédrick, qui est confronté de prêt au problème à travers sa société de préparation. "Ça va coûter cher, mais si tu veux continuer à rouler, c’est obligatoire. Dans 8 ans elle est historique !"

"Des moteurs y'en a plus, il en restait deux à Dieppe, des moteurs plombés y'en a plus. 6000€ neuf. Y'a pas longtemps, un client a voulu un moteur neuf après avoir tué 2 moteurs d'occasion révisés, on a acheté l’un des deux 6200€. Je peux te dire qu'il en prend soin !"

"Des mecs ont même fait des gabarits pour refaire le berceau, maintenant c'est du bricolage." renchérit Stéphane qui, propriétaire d’un garage Renault et d’une casse auto à Auch, est heureusement bien placé pour trouver les pièces requises. "Un embrayage pour une Clio 2 t'en trouves plus, j'ai fumé le miens en début de saison, j'en ai heureusement retrouvé un vieux que j'avais gardé sur une étagère."

Pour Jacques, Renault devrait continuer à proposer à ses clients les pièces de rechange nécessaires. Malgré l’âge des voitures, nombreux sont ceux qui roulent encore sur ces voitures désormais âgées. Oublier ces pilotes, c’est condamner leur voiture et leur passion car changer de véhicule représenterait un coût difficile à assumer.

"Il faudrait un petit magasin spécialisé, avec un ingénieur, un magasinier, une cinquantaine de mètres carrés. Les pièces Renault Sport ont été fabriquées par nombre de sous-traitants, on a encore tout pour refabriquer des pièces et ça nous permettrait de nous ravitailler et de continuer à faire vivre cette Clio 2." avance-t-il.

"Renault brille en F1, ça coûte des millions d'euro, mais un petit département de véhicules historique ne coûterait pas si cher que ça, voire pourrait rapporter un petit peu d'argent, et ça nous permettrait de continuer à rouler. Le prix serait le leur, mais sans cela, on n’a plus rien ! Il faut leur dire à Renault ! Ils doivent penser à nous, à notre passion. Les gens identifient tout de suite une Clio, on est les premiers ambassadeurs de la marque, à une échelle qui n'est pas considéré par les décideurs et c'est dommage." clame-t-il très justement.

"Je suis pilote privé... privé de podium !"

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Concentration pour Jacques à quelques secondes du départ

Il m’apparaît donc clairement que tous ces passionnés doivent se débrouiller seuls dans leur passion. Dénicher des pièces pour leur voiture, les réparer, les maintenir en état le plus longtemps possible pour continuer à rouler tout en limitant les dépenses. Personne, donc, n’est prêt à mettre la main à la poche pour eux en l’échange d’une publicité, d’un affichage sur la carrosserie ?

"Y’a plus de sponsor, c’est très compliqué. Le sport automobile n’a pas forcément bonne presse en ce moment, on est plus dans l’écologie que dans le fait de faire chier les gens à cramer de la gomme, de l’essence, et faire du bruit." me confirme Stéphane. "Tu trouves encore des sponsors auprès de quelques passionnés, mais c’est tout. Ceux qui t’aident, ce n’est pas pour les retombées, c’est parce que c’est un ami ou un membre de la famille. Les sponsors que j’ai sur ma voiture, ce sont mes deux sociétés, tout simplement." m’indique-t-il en pointant du doigt les stickers TACOT32, sa casse auto, et le nom de son garage, Renault Sport à Pavie.

"Mon sponsor, c’est moi." confirme alors Cédrick. "Et Jacky Carmignon, qui me prête la voiture pour ce week-end ! Jacky a développé les châssis de F3 à l’époque, il est à la retraite maintenant, c’est quelqu’un dans notre petit monde de la course automobile." Jacky Carmignon a notamment dirigé une équipe engagée en Championnat de France F3 dans les années 80, à l’époque où un certain Jean Alesi y faisait son entrée en 1986 aux côtés d’autres noms tels que le pilote Jean-Denis Deletraz ou Hugues de Chaunac, qui dirigeait l’écurie ORECA.

Alors que la journée du samedi touche à sa fin, les trois pilotes doivent penser aux trois courses du lendemain. Après les trois séances d’essais et essais qualificatifs disputés plus tôt dans la journée, il s’agit d’inspecter les véhicules et de procéder à quelques réparations si nécessaire. Le lendemain, la catégorie Open Tourisme ouvre le bal dès 8H30 avec la course longue de 45 minutes. Deux courses sprint de 20 minutes sont ensuite programmées à 12H00 et 15H50. Il faut reprendre quelques forces, en plus de l’apéro !

De retour au circuit le lendemain, je vois Cédrick terminer 2ème à l’issue de la course longue, à seulement 5 secondes de la Clio 4 Cup de l’albigeois Lionel Viguier. Jacques décroche de son côté une bonne 7ème place tandis que Stéphane n’a pas pu prendre le départ de la course.

L’après-midi, Stéphane régale pendant la première course sprint, poussant clairement sa Clio dans ses retranchements. Alors que je suis posté derrière les murs de pneus en bord de piste, son rythme ainsi que sa capacité à tout extraire de sa voiture m’impressionne vraiment. Après 10 tours de grosse bagarre pour prendre la tête, il parvient à dépasser le leader avec seulement deux tours à boucler. Une place qu’il ne lâchera plus pour s’offrir la plus haute marche du podium ! Un peu plus loin, Cédrick franchit la ligne d’arrivée à la 5ème place pendant que Jacques se classe 9ème.

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Dans la dernière course de la journée, Stéphane et Lionel Viguier sont encore une fois au duel en tête mais cette fois, c’est bien la Clio 4 Cup de ce dernier qui prend le meilleur. Cédrick aura lui aussi bataillé pour aller chercher une 3ème place, mais il échoue à 1sec de Didier Cousserand et sa Clio 3 Cup. Jacques, " pilote privé, privé de podium " comme il me le disait la veille, termine 11ème, sans les lauriers, mais avec le sourire.

Merci à ces trois fous du volant de m’avoir accordé un peu de leur temps en ce samedi 9 septembre sur le circuit d’Albi. Votre disponibilité et votre sympathie était un vrai régal.

Propos recueillis par Romain Beaupère le 9/09/2017 pour Confidential-Renault.fr. Merci à Cédrick Ducos, Stephane Eychenne et Jacques Lalanne pour le temps accordé, merci au Circuit d'Albi pour son accueil.

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