Alpine occupe l’espace médiatique en marge du Grand-Prix d’Imola dont les premières séances d’essais libres débuteront ce vendredi. L’écurie française a connu un entre-deux courses agité avec la démission d’Oliver Oakes et la titularisation critiquée de Franco Colapinto. De fait, la structure usine du Groupe Renault suscite de vives critiques et continue d’être sujette à de nombreuses rumeurs. L’heure est donc venue de rassurer, et de remettre la piste au centre des préoccupations.

Alpine (Renault) a du pain sur la planche pour cesser les bruits autour de ses activités en Formule 1. Et la FIA n’a pas aidé le A fléché en cette fin de semaine en rappelant l’impossibilité de Flavio Briatore d’exercer son rôle de Team Manager. L’italien est en effet employé par Renault et non par l’écurie. Il ne dispose donc pas d’une licence avec, en outre, des budgets différents. Cela ne change pas grand-chose dans les faits - mis à part la signature en bas des courriels ou des communiqués de presse - mais la symbolique n’aide pas Alpine à tuer dans l’œuf les commentaires négatifs.

La marque sportive du groupe Renault continue de susciter des appréciations peu agréables quant à sa gestion de ses pilotes, avec la mise en retrait de Jack Doohan après seulement cinq courses, au profit de Franco Colapinto. Condamné dès ses débuts, l’australien évoluait dans un contexte très difficile ne lui permettant pas d’exprimer pleinement son potentiel. L’argentin pourrait subir un sort similaire, puisqu’il dispose du même temps de piste pour convaincre.

" J’ai une belle opportunité et je suis heureux d’être de retour en F1 ", commente-t-il calmement. " Je ne pensais même pas disputer cinq courses, je suis content et je gère très bien la situation. Pour l’instant, je veux juste reprendre le volant. Il me faudra probablement quelques courses supplémentaires, probablement deux de plus que cinq, pour être à la hauteur et optimiser la voiture, mais voilà, c’est ce que j’ai. Je veux juste en profiter au maximum et faire de mon mieux pour l’équipe. "

Le départ d’Oliver Oakes – pour raisons personnelles et alors que son frère fait l’objet d’une procédure pour transfert de biens criminels – ajoute à ce contexte un sentiment d’instabilité renforcé par l’idée qu’une ambiance mauvaise pourrait régner en interne. Cela tranche avec le discours affiché jusque-là, où il était plutôt question d’une équipe réactive, mieux organisée et confiante.

On a d’ailleurs vu un Pierre Gasly très souriant, quelques heures après les deux annonces, dans les tribunes du Parc des Princes pour la demi-finale de la Coupe d’Europe de Football. Le français confirme dans le paddock d’Imola l’absence d’inquiétude et le bon fonctionnement de son écurie en dépit de ces récents changements.

" C’est triste de voir Ollie partir, c’était une décision personnelle de sa part ", rappelle-t-il. " On s’entendait bien, on a travaillé ensemble et de manière proche depuis qu’il est arrivé l’été dernier, […], j’étais à l’usine mardi, mercredi je travaillais dans le simulateur, j’étais avec Flavio quand toutes les annonces ont été faites. Il n’y a pas de problème au sein de l’équipe, il n’y a pas de désaccord entre les membres de l’équipe. "

Hasard ou coïncidence, Alpine a choisi de lâcher quelques informations sur le développement de sa future monoplace, avec de bonnes nouvelles. On le sait, le projet 2026 est important car il s’agit d’un nouveau cycle réglementaire, et pour le Groupe Renault, c’est également le premier vrai résultat de sa nouvelle organisation, marquée notamment par l’arrivée du moteur Mercedes. Un échec serait très difficile à justifier.

" Nous sommes très avancés sur la voiture 2026 ", assure David Sanchez, Directeur technique d’Alpine. " Cela fait déjà un petit moment, mais nous avons également de vastes projets pour [la voiture 2025]. [Des évolutions arriveront] lors des prochaines courses. Pour 2026, les unités de puissance sont complètement différentes. Que vous changiez de fournisseur ou non, le défi est très similaire. "

" Pour nous, je pense qu'il s'agissait plutôt de voir à quel moment et à quel point nous nous investirions dans la voiture 2026, et ce que nous voulions consacrer à la voiture actuelle. Je dois dire que notre plan a été établi il y a déjà un certain temps et qu'il fonctionne très bien, ce dont nous sommes satisfaits ", ajoute-t-il.

Espérons désormais que les nouvelles extra-sportives se feront rares, en laissant la piste s’exprimer avec des résultats en accord avec l’objectif fixé, à savoir la cinquième place du classement des constructeurs. L’A525 doit en effet jouer son rôle et apporter des éclaircies en cette période troublée…