Il ne ratait jamais ou presque une occasion de vivre un évènement sport automobile. Samedi dernier, pour le départ de la 93e édition des 24 Heures du Mans, il se baladait encore aux côtés des siens pour soutenir Alpine. Nul ne pouvait alors imaginer l’impensable : la démission dimanche soir de Luca de Meo. Le futur ex-CEO du Groupe Renault, passionné de sport mécanique, a largement soutenu les engagements de ses marques. Son départ ouvre la voie à une période d’incertitude.
La vérité du jour n’est pas celle du lendemain. On ne peut certainement pas faire mieux en matière de dicton pour décrire la situation sportive et politique du Groupe Renault en ce mois de juin. Luca de Meo était le principal sponsor d’une présence dynamique en sport automobile, ayant notamment sauvé la Formule 1 d’un arrêt complet. Sous son commandement, le programme LMDh en Endurance a été lancé ainsi que la présence de Dacia en W2RC.
Alpine est d’ailleurs la principale œuvre de Luca de Meo. Il a donné une raison d’être à la marque sportive emblématique du groupe, à travers des programmes compétitions et le développement d’une gamme aujourd’hui en cours de déploiement. Cela a permis, entre autres, de sauver l’usine de Dieppe. Quitte à sacrifier Renault Sport dont la marque a été arrêtée à l’issue de l’année 2023 et dont Fabrice Cambolive tente, à sa manière, de ressusciter avec la R5 Turbo 3E.
Sous son impulsion, Luca de Meo n’a pas vraiment obtenu de grands résultats. L’Endurance est certainement le meilleur accomplissement, avec une première campagne 2024 réussie malgré des déceptions au Mans. Ce programme s’appuie néanmoins sur un passif très solide. Dacia débute fort en championnat du monde de Rallye-Raid avec un possible titre mondial, tandis que la Formule E – où Renault fournit sa technologie à Nissan – pourrait enfin à décrocher un sacre après des années galères.
Le grand point noir reste la Formule 1. Avoir lancé Alpine n’a rien changé, avec pour unique succès la victoire d’Esteban Ocon au Grand-Prix de Hongrie 2021. La quatrième place du championnat 2022 reste la meilleure performance, suivie d’une descente en enfer jusqu’à voir l’équipe occuper la dernière place aujourd’hui.
Cela sans compter sur des remaniements trop nombreux, une ridiculisation sur la place publique avec l’affaire Oscar Piastri, la nomination discutable de Flavio Briatore puis l’impensable, celui de l’arrêt du moteur Renault et de Viry-Châtillon, pour devenir client de Mercedes. Du jamais vu, et contraire à l’ADN de la marque en Formule 1. Le signe d’une vente à venir ? Luca de Meo a toujours réfuté un tel scénario. Aujourd’hui, le doute est permis.
L’italien clamait en effet haut et fort que sous son commandement, jamais le programme sera arrêté. Sauf qu’en cessant le développement d’un bloc et faisant passer Alpine d’un statut de constructeur à client, il facilite grandement une vente. Plus intéressant encore, BFM affirme que l’état-major de Renault sentait venir un départ de Luca de Meo depuis déjà… un an ! Soit le timing des décisions concernant Flavio Briatore et Viry-Châtillon. Coïncidence ou préparait-il cela sous la pression du comité de Direction ?
Sur le papier, l’italien a tenu – à moitié - sa promesse mais il a surtout aidé à rendre la vie du futur nouveau patron plus facile si son goût pour la Formule 1 est moins prononcé. Flavio Briatore peut dès lors affirmer que " rien, absolument rien n’a changé pour moi ni pour l’équipe ", il n’empêche que le dernier mot reviendra forcément au nouveau CEO, avec qui le flamboyant manager n’est pas nécessairement un ami comme le fut Luca de Meo.
Au moins, sous la future forme de 2026, Alpine F1 Team pourra mettre en avant sa valorisation et ses résultats financiers. Un programme profitable, même peu compétitif sur la piste, peut garantir un maintien des activités pour un profil plus monétaire. Est-ce cependant une bonne chose de laisser une équipe moribonde gonfler les grilles de départ sans coup d’éclat(s) ? On peut en douter.
Alpine a cependant besoin d’une plate-forme mondiale pour se faire connaître. Avec Donald Trump, son introduction aux Etats-Unis est retardée. Un passage par le Canada est désormais envisagé. La Formule 1 est considérée comme le levier principal de sa communication. Cette stratégie sera-t-elle maintenue lors de la finalisation du plan " Futurama " ? Le nouveau patron décidera.
Beaucoup de noms circulent désormais pour connaître son identité. Sa nomination pourrait intervenir le 15 juillet. Des solutions internes comme Denis Le Vot (CEO de Dacia) et Fabrice Cambolive (CEO de Renault) sont cités, mais ils ne sont pas les seuls. Maxime Picat, ancien bras-droit de Carlos Tavarès chez Stellantis et perdant de la récente nomination d’Antonio Filosa à la tête de cet empire, est de son côté évoqué comme une piste externe sérieuse.
Les deux premiers cités auront au moins le mérite de connaître la maison et de savoir à quel point la Formule 1 et plus généralement le sport automobile sont importants chez Renault. Denis Le Vot a contribué au lancement de Dacia en Rallye-Raid, tandis que Fabrice Cambolive pousse pour donner de la sportivité à Renault, et a d’ailleurs lancé la R5 Turbo 3E comme nous l’évoquions. Au-dessus, on peut espérer que Jean-Dominique Sénard, toujours impliqué malgré sa discrétion, saura protéger ce soupçon de rêve dont le Losange a toujours su distiller au fil des décennies.
Le départ de Luca de Meo remet à plat toutes les évidences et les éventuelles implications à venir. L’arrivée d’Alpine en catégorie Hydrogène au Mans – dont l’introduction a été planifiée pour 2028 – devra être confirmée. Celle liée au WRC sera probablement remise en cause malgré une réglementation désormais favorable aux aspirations du futur ex-dirigeant italien.
Petite lumière à accrocher à ce tableau peu réjouissant, l’attitude de Horse Powertrain, la filiale thermique de Renault codétenue avec Geely (45% chacun) et Aramco (10%). Cette dernière a vocation de développer et vendre des technologies de groupes motopropulseurs avancées, y compris des moteurs à combustion interne efficaces, des transmissions hybrides, des carburants synthétiques et des solutions de mobilité à faibles émissions. Promouvoir son savoir-faire est donc primordial et quoi de mieux que l’exigence du sport automobile pour ce faire ?
Horse Powertrain a ainsi signé en avril dernier un accord avec Caterham pour fournir le bloc Renault HR13 à son championnat junior dès 2026. L’entité est également devenue en 2024 le sponsor principal de Johan Kristoffersson via sa sous-filiale Aurobay en World RX, créant ainsi l’équipe KMS – Horse Powertrain avec une… Volkswagen Polo ! Un mélange étonnant sur le papier mais logique pour une entreprise vouée à vendre au-delà de Renault et Geely.
Le géant chinois a aussi de l’ambition et un certain intérêt pour la Formule 1. Le Président de la FIA, Ben Sulayem, s’active pour attirer un acteur de l’Empire du Milieu, même s’il faut créer une douzième équipe. À moins qu’Alpine suffise pour répondre à ce désir. Également impliqué dans Horse Powertrain, Aramco est un partenaire d’Aston Martin et du championnat, il pourrait donc soutenir un autre projet dont il est actionnaire.
Finalement, au-delà de l’option Alpine, on pourrait plutôt se mettre à rêver d’un retour de Viry-Châtillon sous l’impulsion d’un financement de Horse Powertrain, à la façon de Cosworth ou Judd en son temps en Formule 1, ou même de Mécachrome et Gibson aujourd’hui en Endurance. Un fournisseur de moteurs pour le sport automobile. C’était l’ADN de Renault, même lorsque la marque n’était plus présente officiellement, et s’appelait, entre autres, Supertec (1999-2000).
En attendant, le mieux reste de convaincre sur les retombées avec des résultats. 2026 sera définitivement un énorme test pour Alpine, sur tous les tableaux, et en particulier en Formule 1. L’excuse du moteur n’ayant plus lieu d’être, le prochain CEO sera peut-être impitoyable sur la question du maintien du programme. Informé tardivement dimanche de la décision de Luca de Meo, c’est l’appel de Pierre Gasly, dont les espoirs pour l’an prochain sont énormes alors que l’on annonce l’arrivée imminente de Steve Nielsen pour remplacer Oliver Oakes.
" Je suis sûr qu’il a de bonnes raisons [de quitter Renault pour Kering] ", affirme le français. " Et je pense qu’au final, pour nous en tant qu’équipe, même si tout n’est pas rose en ce moment, il y a encore beaucoup de choses positives à l’usine. Pour moi, il est important de maintenir cette dynamique jusqu’en 2026, car la hiérarchie et les performances pourraient être très différents. Et nous devons garder cela à l’esprit. "
En espérant que Pierre Gasly soit entendu, avec une nouvelle Direction patiente et surtout passionnée pour maintenir un niveau d’engagement important en compétition. Tel un symbol, Renault a beaucoup communiqué ces dernières semaines sur son Histoire en sport automobile à l’image de sa présence remarquable au Grand-Prix de France Historique au Paul Ricard où de nombreuses Formule 1 ont été déployées. Comme un vent de nostalgie pour rappeler son ADN… Suffisant pour faire vibrer le futur patron ?
Plus grand supporter ?
Comment peut-on qualifier de supporter le sabordeur mercenaire qui sous prétexte que ça coûtait trop cher a détruit la production du seul moteur de la F1 française alors qu'il annonçait à la moindre occasion depuis son arrivée que Renault n'avait aucun problème financier pour l'écurie de F1 ?
Plus grand supporter..............mon cul !
Il n'a fait que répondre au ras le bol du CA et préparer un plan en gagnant du temps dont la finalité est très claire,
et encore plus vite que prévu puisqu'il ne sera plus là le moment venu pour se justifier.
Les 3 années qu'il a fait gagner en jouant la comédie auront servi uniquement à faire grimper la valeur du boulet...........mais nous, les vrais supporters français, nous sommes à poil car il nous a guillotiné Viry.
VFC !! ............son porte-flingue qui s'en fout d'être impopulaire va finir le boulot de la couille-molle.
13-15 Juin 2025
19:30 - 20:30
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21 Juin 2025
27-29 Juin 2025
04-06 Juillet 2025
Départ de Luca de Meo, quel avenir pour le sport automobile chez Renault et Alpine ?
DERNIERE MINUTE : Luca de Meo quitte le Groupe Renault
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