Depuis le départ de Luca de Meo, l’avenir d’Alpine en Formule 1 ne cesse d’agiter la presse spécialisée. Son futur dépendra en grande partie de la nomination de son prochain CEO, probablement dans le courant de ce mois de juillet. Si l’inquiétude a été de mise quant à la survie du programme, les dernières rumeurs se veulent plus rassurantes. Au point qu’il est aussi question d’un retour de la marque Renault. À prendre avec une certaine prudence…

Présent jusqu’à la fin de cette saison 2025 à travers la nomination du moteur et la promotion du modèle R5 Turbo 3E, le Losange pourrait réapparaître plus vite qu’on ne l’espère si l’on en croit Auto Motor Und Sport. Tout du moins, la question est sur la table à l’heure où le groupe français va questionner ses différentes implications sous l’œil avisé d’une nouvelle direction. Orphelin d’un programme sportif à partir de 2026, Renault pourrait chercher à enfiler un jogging, ici ou ailleurs.

Il a ainsi été question d’une arrivée en WRC sous l’impulsion de Luca de Meo et du lancement de la R5 Turbo 3E. Un scénario loin d’être exclu aujourd’hui, alors que la future réglementation répond aux attentes du Losange. D’ailleurs, Motorsport.com confirme l’intérêt d’un constructeur et de deux préparateurs, sans cité lesquels. Impossible de dire si notre marque figure dans cette liste réduite. Cela reste néanmoins une hypothèse sérieuse.

Celle d’une arrivée en Formule 1 est à prendre de façon plus modérée. Un retour de Renault pourrait faire sens pour apporter à la marque un programme sportif inscrit au cœur de son ADN. En outre, la montée en gamme de son plan produit et la diversité de ses modes de propulsion peuvent facilement s’accorder à cette discipline, d’autant que des concurrents similaires s’engagent comme Ford et Honda.

Souvent évoquée, la principale faiblesse de Renault est sa trop forte dépendance au marché européen, même si la marque jouit d’une belle présence en Amérique du Sud. S’engager en Formule 1, c’est un moyen de travailler la notoriété de la marque au-delà de ces pays. On pense notamment à la Chine. Enfin, il est question de développer la " sportivité " du Losange, avec un potentiel retour du label " Renault Sport ". La discipline reine des monoplaces peut faire sens là encore.

Il y a toutefois des obstacles à cette idée. Tout d’abord, Alpine a besoin elle aussi d’une telle exposition, en particulier à l’heure où l’Amérique du Nord sera son nouveau terrain de conquête. La Formule 1 est également parfaitement adaptée à sa stratégie marketing, avec une offensive produits importante et une gamme variée d’un point de vue technologique, cela d’autant plus que le 100% électrique est désormais incertain. Courir contre Ferrari, McLaren, Aston Martin et Mercedes est à ce titre particulièrement valorisant pour le A fléché.

L’autre point majeur est la motorisation. Il est en effet bien plus facile d’imaginer une " Alpine-Mercedes " qu’une " Renault-Mercedes ". De part sa taille, le constructeur dieppois s’apparente plus à un constructeur type McLaren où l’on retrouve des fournisseurs externes. Le A fléché ne réalise pas ses propres moteurs – au moins thermique - il va puiser dans le Groupe Renault, voire à l’extérieur. Des Alpine-Ford ou Alpine-BMW en compétition ont ainsi existé en Formule 2 – c’était rare et il y a bien longtemps !

À ce stade, rien n’est moins sûr quant à un mouvement vers un nom Renault. Il est toutefois intéressant de retenir de ces rumeurs la volonté du Groupe de maintenir une présence en Formule 1. On parle ainsi davantage de ses plans pour rester, que d’une vente. Voilà la principale information, notamment parce que Jean-Dominique Sénard, l’homme au-dessus de Luca de Meo, aime le sport automobile et veut le soutenir.

En outre, la valorisation de la Formule 1 est telle qu’il serait dommage de se priver de sa rentabilité, tandis que peu sont finalement capables de s’offrir une écurie estimée à près d’un milliard d’Euros, même dernière au championnat. C’est l’une des raisons pour lesquelles Flavio Briatore se montre confiant pour l’avenir, avec désormais un rapport direct entre lui et Jean-Dominique Sénard. Et les plans à court terme sont clairs, entre sauver 2025 et surtout réussir le saut de 2026.

Dans ce cadre, Alpine cherche des solutions, notamment à travers ses pilotes, entre des discussions pour attirer Valtteri Bottas, et tester l’un de ses autres poulains, Paul Aron. À ce titre, le jeune espoir de l’académie pilotera une Sauber lors de deux séances d’essais libres, dont une ce week-end à Silverstone. L’occasion d’observer son potentiel pour éventuellement remplacer Franco Colapinto, si d’aventure celui-ci venait encore à décevoir.