
Nous y sommes. Dimanche, aux alentours de 16h, lorsque le drapeau à damier sera levé, nous entendrons pour la dernière fois la sonorité d’un moteur Renault en Formule 1. Depuis 1977 et à l’exception de 1987 et 1988, jamais une grille s’est présentée sans un bloc conçu par Viry-Châtillon. 50 ans d’Histoire, 23 titres de Champion du Monde, 178 victoires, 217 poles position, 519 podiums pour 771 courses. Le cœur lourd, les yeux humides, la fierté aussi, nous verrons cette A525 terminer modestement la Légende, dans l’ombre. Triste réalité d’une décision qui l’est tout autant.
L’aventure Renault en Formule 1 n’est pas terminée, mais elle va prendre une tournure inédite, et à l'opposé de son ADN. L’an prochain, il y aura une écurie officielle du groupe, toujours sous l’identité Alpine, mais avec un groupe motopropulseur concurrent. Incroyable alors que la Légende du Losange repose sur le moteur. L’épopée Turbo, l’imbattable V10, le V8 boosté à la boisson énergisante, finalement, seul le virage de l’hybride a été raté, et les conséquences sont terribles.
Ces dix années ont été les plus difficiles de l’aventure du constructeur français en Formule 1. Avec des moyens bien moindres que ses concurrents, Viry-Châtillon a lutté autant que possible. À la lumière des ressources disponibles, le V6 français est exceptionnel, peut-être et certainement le plus abouti de toutes ses réalisations. Sur l’échelle de la compétition sans pitié de la Formule 1, Renault a failli, et dans cet univers impitoyable, la figuration n’est pas acceptée, ni acceptable.
Le Losange en a malheureusement fait les frais, entre un divorce houleux avec Red Bull – qui a très probablement privé notre marque de nouveaux titres – et une écurie officielle incapable d’intégrer le trio de tête, pis aujourd’hui dernière du classement des constructeurs, ces deux faits résument à eux seuls les conséquences d’un manque d’investissement tout au long de ce chapitre.
Cette période a cependant aussi connu quelques beaux moments, certes trop rares. On notera la magnifique victoire d’Esteban Ocon au Grand-Prix de Hongrie 2021 – la seule et unique d’une Alpine en Formule 1, les douze succès de Red Bull – d’ailleurs vice-champion du monde en 2014 et 2016, et aussi la brève mais fructueuse association avec McLaren. Les spécialistes l’oublient, mais ensemble, Woking et le Losange sont passés de la neuvième à la troisième place du classement des constructeurs, avec trois podiums. Cette association a remis en marche McLaren, aujourd’hui championne.
En dépit des nombreuses difficultés mais avec toujours une passion dévorante, Renault travaillait activement sur le développement d’un bloc pour 2026, mis à l’arrêt subitement sur l’autel des coûts au bénéfice d’un bloc client Mercedes. Ce moteur aurait pu motoriser l’Alpine mais aussi la Cadillac. Il n’en sera rien. Peut-on rêver d’un retour, un jour, du bloc Renault ? Rien n’est jamais impossible, l’histoire du sport automobile s’étant construite sur les va-et-vient des constructeurs.
Le contexte chez Renault évolue ainsi rapidement. Départ de Luca de Meo, retour éventuel d’un V8, évolution des réglementations de l’industrie automobile, ambition manifeste de conquérir l’international, alliances avec Geely qui dispose d’un pied en Formule 1 via de l’actionnariat (Aston Martin par exemple), possible renforcement – à nouveau ! – avec Nissan, Horse Powertrain et Alpine Hypercar, il y a des raisons d’y croire, mais aussi d’être prudent.
Seuls la vérité marketing et son retour sur investissement parfois difficile à quantifier, les résultats financiers du groupe et de bons sponsors internes permettront de réengager l’idée d’un nouveau moteur Renault en Formule 1. La première étape est peut-être de pérenniser la partie châssis, avec un retour en forme dès l’an prochain. Une action douloureuse, peu reluisante avec un bloc concurrent, mais c’est désormais l’unique façon " d’apprécier " une touche de Renault dans la discipline. En rêvant d’un jour meilleur, peut-être.
En attendant, on passera ces prochaines heures à se rappeler des beaux moments, et ils sont très nombreux, à profiter une dernière fois du son du moteur Renault sur chacune des séances du Grand-Prix d’Abu Dhabi, même si les performances ne seront probablement pas celles que nous voulons. Elles sont à l’image de la tristesse de ce retrait. Ainsi va le sport, avec ses joies et ses désillusions.
MERCI VIRY et à très bientôt, nous l’espérons !
Je reste persuadé que le moteur n'est pas si mauvais que ça, d'autant plus que contrairement à d'autres motoristes, il n'a pas évolué depuis longtemps et est resté figé dans sa configuration 2024. Merci aux autres motoristes qui ont refusé sa mise à jour...Quoi qu'il en soit, malgré tout, il ne marche pas si mal que beaucoup veulent bien le croire!
GP du Qatar28-30 Novembre 2025
Essais Libres 1
11:30 - 12:30
Sprint Shoutout
15:00 - 16:00
Sprint
12:00 - 13:00
Qualifications
14:00 - 15:00
18:00 - 20:00
GP d'Abu Dhabi05-07 Décembre 2025
Dimanche, le moteur Renault et Viry-Châtillon nous diront Au revoir
D'une Q3 héroïque à la désillusion pour Alpine au Qatar
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