Il l’a fait ! Large dominateur depuis le début de la saison, Oliver Rowland a sécurisé ce dimanche le titre de Champion du Monde des pilotes de la saison 2024-2025 de Formule E, à l’issue du double e-Prix de Berlin. Sept ans après Renault, Nissan décroche son premier sacre mondial dans la catégorie, et reste en course pour ajouter ceux des équipes et des constructeurs, à deux épreuves du terme de cette campagne.

Ce ne fut pas un long fleuve tranquille mais Oliver Rowland n’a pas tremblé. Le britannique disposait d’une large avance au championnat à l’entame de ce week-end mais après un samedi compliqué – hors des points et pénalisé pour ce dimanche -, le mental aurait pu jouer des tours. Le pilote Nissan a su se ressaisir et livrer une prestation solide pour sécuriser une quatrième place suffisante pour le titre, au moment où son rival, pourtant poleman, terminait au-delà du top 10.

Ce titre de Champion du Monde est un symbole qui va bien au-delà du simple cadre de la Formule E. Il arrive en effet à l’heure où Nissan traverse une passe extrêmement difficile avec près de 20.000 suppressions de postes. On saluera au passage la décision de la Direction du constructeur japonais à soutenir coûte que coûte ce programme, évitant ainsi un arrêt brutal et une opportunité de victoire manquée.

Ce succès s’inscrit également au moment où l’Alliance avec Renault est rebalancée, voire très largement discutée. C’est pourtant ce partenariat qui gagne aujourd’hui, la main dans la main, grâce aux talentueuses équipes de Viry-Châtillon, les parents de la technologie utilisée par Nissan. C’est un autre succès d’envergure de cette Alliance sur la scène sportive, après celle d’Alpine aux 24 Heures du Mans 2016, en catégorie LMP2.

Que dire justement du site français, mis à l’écart en Formule 1, et aujourd’hui sur le toit du sport automobile mondial ? Certes, nous parlons d’une autre catégorie, mais Viry-Châtillon démontre – s’il fallait encore le faire – son savoir-faire, sa faim de victoires et sa résilience à toujours se battre, ne jamais lâcher. C’est un exploit monumental qui fait un bien fou à tous les amoureux du Losange, même si le nom porté est différent.

Évoquons enfin Oliver Rowland, un ancien espoir de Renault en Formule 1, dont une partie de la carrière a été soutenue par le constructeur français, puis son partenaire japonais. Depuis son arrivée chez Nissan en Formule E, le britannique s’est révélé, aidant l’équipe à retrouver son lustre d’antan, et un nouveau leader. Un chef de file parti puis revenu, et aujourd’hui sanctionné par un titre de Champion de Monde.

Nissan peut encore étoffer son palmarès cette année, avec deux tableaux à jouer : celui des équipes et des constructeurs. Dans les deux cas, la marque japonaise affronte Porsche et occupe le deuxième rang, respectivement à 22 et 7 unités de retard, avec deux courses à disputer. Tout est ouvert. Sa cliente McLaren, cinquième du classement, sera là pour aider, et jouer aussi son rôle, avec une troisième position envisageable, à 25 longueurs de DS Penske.

La suite ? Elle s’annonce des plus excitantes. Avec une réglementation identique pour 2025-2026 avant le passage aux Gen4, Nissan sera l’un des grands favoris pour ajouter de nouveaux titres à son palmarès. Très certainement avec Oliver Rowland, dont la prolongation de contrat est attendue malgré des avances de la concurrence. Le britannique veut être fidèle. En revanche, cela se fera sans McLaren, qui a décidé de quitter la Formule E, sans repreneur. Nissan n’aura donc, sauf surprise, que son écurie usine l’an prochain.

C’est probablement l’unique ombre au tableau – si ce n’est le choix encore incertain du second pilote – pour la firme japonaise. Le tableau des constructeurs sera en effet difficile à décrocher avec seulement deux voitures. Il faudra donc batailler pour celui des pilotes et des équipes, à minima. D’ici là, terminons déjà 2024-2025, avec la double finale programmée les 26-27 juillet, et laissons Oliver Rowland, Nissan et Viry-Châtillon célébrer ce titre mondial ! Bravo à vous !