Ce qui semblait n’être qu’un doux rêve ou une idée lointaine prends ce jour une forme plus concrête. Le retour des V10 en Formule 1 pourrait se matérialiser plus tôt que prévu à la lecture des derniers éléments partagés par la presse spécialisée. Une introduction en 2029 voire 2028 serait discutée, face aux difficultés engendrées par les moteurs hybrides de 2026. Pour Renault, il pourrait s’agir d’une opportunité de revenir, alors que le groupe a signé la semaine passée les Accords Concorde.

Les discussions sont vives au sein des grandes instances de la Formule 1, entre la direction commerciale – FOM -, réglementaire – FIA - et bien sûr les équipes (et constructeurs engagés). Au cœur de ces débats, le groupe motopropulseur occupe une place à part entière, à quelques mois de l’introduction d’une nouvelle réglementation technique. Celle-ci a poussé Renault à quitter le jeu, d’autres à venir comme Audi et Honda.

Il y a cependant beaucoup d’inquiétudes autour de ce nouveau moteur. Extrêmement couteux à développer, il pourrait également créer un écart important entre les fournisseurs, comme ce fut le cas en 2014 et l’arrivée de l’hybridation. La Formule 1 craint également une trop forte dépendance aux constructeurs, qui peuvent décider du jour au lendemain de cesser les frais, comme Renault l’a fait il y a quelques mois.

Le retour du V10 serait une solution pour s’affranchir des contraintes des blocs hybrides. Plus facile à développer pour un coût moindre, il ouvrirait la voie à des motoristes indépendants comme l’ont été Judd ou Cosworth. Les constructeurs pourraient aussi plus facilement rejoindre la discipline, et la presse pense notamment à un coup de pouce pour le futur moteur Cadillac.

Côté spectacle, il ne fait aucun doute que le V10 est une solution incroyable. Associée à un carburant durable, la Formule 1 estime pouvoir promouvoir l’automobile propre, même si l’hybride occupe aujourd’hui une place à part entière dans l’évolution du parc roulant. Forcément, une telle décision peut avoir des conséquences sur les engagés, avec des entités favorables, d'autres non.

La presse spécialiée et en particulier Auto Motor Und Sport – à l’origine des dernières informations sur le sujet – évoquent un soutien de Ferrari, Red Bull (Ford) et Cadillac tandis que Audi et Honda souhaitent rester à l’hybride. Quant à Mercedes, il semblerait qu’il s’agit davantage d’une question de timing – une introduction retardée pour amortir les investissements de l’hybride. Renault n’est pas mentionné, mais Luca de Meo avait déjà fait part de son souhait de revoir un moteur simple avec un carburant durable.

Le V10 est dans l’ADN du Losange et répond de fait parfaitement au désir du CEO italien. On peut donc imaginer que la cellule de veille à Viry-Châtillon puisse travailler à définir une réglementation et pousser pour une introduction plus rapide. Les dates de 2028 ou 2029 sont évoquées. Renault ne s’est toutefois pas exprimé officiellement sur ces rumeurs depuis leur apparition il y a quelques semaines.

Le groupe français a néanmoins signé les Accords Concorde avec la FOM pour définir les conditions commerciales de la Formule 1 pour la période 2026-2030. Alpine est de fait engagée avec le championnat sur ces années. Il existe toutefois des conditions de sortie, si d’aventure Renault (ou les autres constructeurs) voulait cesser complètement son activité. Le retour du V10, s’il a bien lieu, aura nécessairement des répercussions sur le visage des futures grilles de départ. En espérant qu’il puisse permettre, à nouveau, d’entendre les cylindres du Losange…