À défaut de pouvoir jouer le classement en 2025, Alpine est engagée dans une course contre la montre pour finaliser la monoplace de la prochaine saison 2026. L’écurie française, comme l’ensemble de ses concurrentes, prépare le virage réglementaire avec un changement supplémentaire de taille, celui de l’arrivée d’un nouveau partenaire moteur. La firme sportive du groupe Renault est prudente sur ses ambitions, mais nourrit tout de même l’espoir de bien figurer grâce à une solide préparation.

Alpine est très attendue. En sacrifiant sa saison 2025 au profit de 2026, le A fléché doit démontrer que sa stratégie coûteuse sportivement et donc financièrement – les revenus liés aux bonus de fin d’année seront bien inférieures aux prévisions – sera payante à tous points de vue. Avec de bonnes performances et un classement des constructeurs satisfaisant, la " dette " sera pleinement acceptée. Autrement, la crise pourrait être profonde. En attendant, c’est Franco Colapinto qui paie l’addition.

La prolongation de l’argentin n’est en effet pas gratuite, en tout cas pour le pilote. Sans aller à le qualifier de candidat " payant ", le jeune homme reste fortement soutenu financièrement par des partenaires locaux, à l’image de Mercado Libre et sa couleur jaune imposée sur les carrosseries de l’A525. C’est un moyen de capter l’attention du public sud-américain – important pour Renault -, et d’améliorer le rapport financier du programme, dans le rouge dernièrement.

À l’usine, les ingénieurs s’arrachent à finaliser la future A526. L’auto est en avance sur son planning si l’on compare aux précédentes réalisations. Un premier châssis est d’ores et déjà prêt – plutôt rare à ce stade de l’année -, le moteur Mercedes pourrait y être installé et démarré dans le courant du mois de décembre, à l’heure où les premiers crash-tests seront effectués. Les pièces, elles, sont toutes produites pour préparer 2026 et non pour constituer un stock en vue des trois dernières courses de l’actuelle campagne.

Si Alpine a stoppé très tôt la présence de l’A525 dans la soufflerie au profit de l’A526, cela ne l’a pas empêchée de préparer un mulet sur base d’A523 pour tester le moteur Mercedes. Des vidéos de ces tests circulent d’ailleurs à ce sujet sans connaître les motivations ni les objectifs du roulage, si ce n’est peut-être d’apprendre les procédures et la manière de travailler de la firme allemande.

Les moteurs changeront en effet la saison prochaine. Sans parler d’une révolution, ils seront tout de même différents. Mercedes est considéré comme étant le mieux avancé même si Alpine fait preuve de prudence à sujet. L’écurie française estime néanmoins ne pas souffrir de l’intégration du bloc à l’étoile, avec des configurations techniques finalement assez proches d’un motoriste à un autre. La signature, confirmée il y a un an maintenant, a aussi donné du temps aux ingénieurs.

Il faut en effet concevoir, entre autres, les systèmes de refroidissements et installer la boîte de vitesses également fournie par Mercedes, avant un retour d’une technologie Renault en 2027. Ce travail d’orfèvre réalisé en un temps record doit aboutir sur la mise en piste de la nouvelle A526 la troisième semaine de janvier, date du début des essais privés (du 26 au 30 janvier à Barcelone) – avec, au préalable, certainement un shakedown pour tester les systèmes embarqués, en particulier le moteur.

En attendant, condamnée à terminer dernière du classement des constructeurs de cette saison 2026, Alpine va chercher à maximiser les week-ends de course pour travailler son exploitation. Le plus visible est la rapidité des arrêts aux stands, mais aussi la compréhension de la voiture, à travers sa mise au point. Trois courses et autant de séances d’essais grandeur nature, pas forcément à l’avantage du moteur Renault dont ce seront les derniers kilomètres. Une fin discrète pour donner au Losange un nouveau départ en 2026…