L’information est encore difficilement vérifiable mais elle a le mérite de nous faire saliver. On connaît l’intérêt de Renault pour un programme officiel en WRC, le championnat du monde des Rallyes. Cet engagement est de nouveau évoqué et pourrait se faire grâce à une collaboration avec Prodrive et l’utilisation du nom Dacia. C’est tout du moins la rumeur du moment, à prendre avec de grandes pincettes. Elle permet néanmoins de maintenir le suspense autour des intentions du constructeur français vis-à-vis du Rallye.

Évoqué par Luca de Meo, étudié par Alpine puis favorisé par un futur règlement technique favorable à ses aspirations, le programme WRC du groupe Renault avait pris du plomb dans l’aile après le départ du dirigeant italien. Sans connaître les ambitions de François Provost à ce sujet, il retrouve la lumière à la découverte de cette intéressante rumeur émanant de sources encore bien obscures, d’où la nécessité d’être prudent à ce stade.

Il est ainsi question de travaux menés au sein des locaux de Prodrive, l’actuel partenaire de Dacia en championnat du monde des Rallye-Raid W2RC, pour construire une voiture répondant à la future réglementation technique basée sur l’actuelle spécification Rally2. Le préparateur britannique, connu notamment grâce aux titres acquis avec la marque Subaru dans les années 90 et 2000, aurait fait le choix d’un moteur Renault pour propulser son bolide, avec l’idée de pouvoir convaincre le constructeur français de s’investir.

La thèse actuelle est d’engager la marque Dacia avec potentiellement le future modèle Sandero dont l’arrivée dans les concessionnaires est attendue pour 2027, l’année où Prodrive envisagerait un retour en championnat du monde WRC. La rumeur évoque cependant la possibilité de jongler d’un modèle à un autre, selon les besoins marketing du groupe Renault. La R5 Turbo 3E ou l’Alpine A290 est ainsi citée par les différents articles relayant cette nouvelle.

Un autre point intéressant est l’implication de Sébastien Loeb dans le projet. Le multiple champion du monde des rallyes est lié à Dacia via son engagement au sein du programme Rallye-Raid. Son rôle, également sujet à la prudence, n’est pas clair et diffère d’une source à une autre. Son expertise ne serait, en tout cas, que bénéfique pour permettre au groupe Renault de construire un engagement solide.

L’implication de Viry-Châtillon n’est pas évoquée et nul ne sait si l’antenne parisienne participerait à un programme dans le cas où Prodrive serait contractualisé pour construire le bolide au nom du groupe Renault.

La rumeur peut en tout cas s’appuyer sur certains arguments solides. La bonne tenue de Prodrive et Dacia en Rallye-Raid laisse à penser qu’une extension du partenariat vers le Rallye est possible. Le préparateur britannique était, au passage, également à la manœuvre à l’époque des Renault non-officielles engagées en World RX par Guerlain Chichérit.

Le nouveau règlement technique tente de son côté de limiter les coûts puisque les voitures ne devront pas dépasser la barre des 345 000 euros. Primordial à l’heure où l’industrie automobile est en pleine tourmente. Il autorise également les préparateurs à s’engager, en plus des constructeurs. Prodrive peut par conséquent décider d’impliquer une voiture du groupe Renault sans pour autant recevoir un soutien officiel. C’est peut-être d’ailleurs le plan B de l’entreprise britannique, si le Losange refuse ses avances.

La firme de Boulogne-Billancourt pourrait néanmoins voir en Prodrive une façon " simplifiée " de s’engager, s’appuyant sur l’expertise d’un spécialiste, tout en donnant à sa gamme compétition cliente une tête d’affiche. Renault propose en effet à son catalogue des versions R6, R5, R4 et R3 de sa Clio, avec un véritable succès commercial et sportif. Le nouveau modèle, présenté à Munich le 8 septembre prochain, pourrait faire l’objet d’une excellente candidate pour 2027.

Renault voulait cependant pouvoir rouler en électrique et cela ne sera possible qu’à partir de 2028, après la décision récente de la FIA de décaler d’une année cette motorisation. Pour 2027, il faudra compter sur un quatre cylindres 1,6L turbo similaire à celui du Rally2. Cela peut être un frein, à moins que cette vision change sous l’impulsion de François Provost, de l’engagement de la marque Dacia et des appels à assouplir les règles sur les émissions de CO2 auprès de l’Union Européenne.

Dans le cas inverse, Horse Powertrain, la division moteur partagée avec Geely et Aramco, peut très bien se positionner si d’aventure Prodrive opte pour un moteur Renault. Après tout, cette division s’est récemment impliquée en World RX en qualité de sponsor titre de Johan Kristoffersson et va fournir l’un de ses blocs pour un bolide de Rallye aux Etats-Unis.

À défaut d’être pleinement vérifiée à ce stade, cette rumeur offre en tout cas un rêve réaliste sur l’implication du groupe Renault en WRC. Un engagement dont la principale vertu serait de pouvoir combler le vide laissé par son départ du championnat du monde de Formule 1 à l’issue de cette saison 2025. Les futures semaines, et les tractations autour du WRC, permettront définitivement de connaître la vérité…