Caterham F1 Team est une nouvelle écurie de Formule 1, apparue lors de la saison 2012. Elle est en fait la suite du Team Lotus (1Malaysia Racing Team) de Tony Fernandes. L'écurie, de nationalité Malaisienne, souhaite poursuivre sa montée en puissance initiée en 2011 et se battre désormais avec les écuries établies. Pour ce faire, Caterham dispose d'un V8 Renault et d'une monoplace pilotée par Heikki Kovalainen et Vitaly Petrov.

La CT01 montre dès l'hiver des progrès notables, notamment en matière de fiabilité, mais il ressort très rapidement qu'il sera encore très difficile de lutter face aux écuries établies. La monoplace Malaisienne compte selon les circuits près d'une seconde de retard. Impossible de jouer les points, donc, mais Caterham-Renault peut facilement assurer sa dixième place au classement des constructeurs, tant elle domine les équipes Marussia et HRT.

Néanmoins, le Grand-Prix de Singapour chamboule tous les plans du Caterham F1 Team avec une douzième place obtenue par Marussia-Cosworth. L’écurie russe dépasse la formation Malaisienne au championnat des constructeurs et seul un miracle permettra à Caterham-Renault de récupérer son dû. Peu de Grand-Prix restent en effet à disputer et la CT01 n’est pas capable à la régulière de signer un tel résultat. Les espoirs sont donc très faibles.
Mais en F1, tout est possible et cette saison 2012 va à nouveau le prouver.


L’écurie Malaisienne devra attendre la dernière course de l’année pour faire LA performance de sa jeune histoire. Sous une météo changeante et profitant des différents faits de course, Vitaly Petrov place sa CT01 à la onzième position, après un dépassement dans les derniers tours sur Charles Pic (Marussia-Cosworth). Un résultat vécu comme un titre mondial fraîchement acquis car il permet à Caterham-Renault de prendre la dixième position, synonyme de prime financière. Un véritable exploit comme on en attendait pas !

Ce surplus d’argent permet à l’équipe Malaisienne d’aborder plus sereinement l’avenir. Consciente de son retard sur les équipes établies, Caterham-Renault décide de faire plus ou moins l’impasse sur 2013 pour concentrer ses ressources sur 2014, date d’introduction d’un nouveau règlement technique.

Par conséquent, l’équipe Malaisienne décide de débuter sa saison avec une monoplace proche de la CT01. La nouvelle CT03 est ainsi créée mais elle recevra régulièrement d’importantes mises à jour pour lutter face à Marussia-Cosworth, qui partage une logique similaire.

2013 faisant office d’année de transition, Caterham-Renault prépare l’avenir et change son duo de pilotes. Charles Pic est recruté et sera le fer de lance de l’équipe pour les années à venir. Il est épaulé par Giedo Van der Garde, dont le principal rôle est d’assurer la santé financière de l’écurie grâce à de généreux sponsors.

Les débuts de la CT03 en course sont difficiles. Elle prend le statut de lanterne rouge et doit attendre le retour en Europe pour titiller les Marussia-Cosworth. Mieux, la Caterham-Renault reprend le dessus grâce à de nouveaux développements mais le mal est fait. Grâce à une 12e place acquise par l’écurie russe, la formation Malaisienne doit espérer dans la seconde partie de saison un miracle similaire à 2012. Pas sûr que cette fois-ci, les Dieux de la F1 accordent une telle faveur…


Et malheureusement, Caterham-Renault n’y arrivera pas ! Bien qu’en progrès, la CT03 doit faire face à la réaction de Marussia-Ferrari, toujours pressante voir plus performante. Dans les stands des vert&jaunes, Giedo Van der Garde s’améliore et fait jeu égal avec Charles Pic. La légitimité de leader du français est contestée, dans la presse comme en interne.

Les faits de course ne permettent pas à Caterham-Renault de rééditer son exploit de 2012 et doit donc se contenter de la onzième et dernière place du championnat des constructeurs. Si la Direction de l’écurie Malaisienne rassure sur la santé de l’écurie, la perte de la dixième position et de ses millions est une catastrophique pour une équipe déjà très fragile financièrement. Les craintes tant sportives qu'économiques pour 2014 sont importantes et l’équipe ne doit pas se louper, au risque de voir la formation disparaître.

C’est d’ailleurs l’avertissement émis par Tony Fernandes, le propriétaire lassé de dépenser des millions sans résultat, lors de la présentation de la surprenante CT05 et son nez disgracieux. Afin d’effacer son échec de 2013, Caterham-Renault a fait table rase de son duo de pilotes : exit Charles Pic sur lequel l’équipe souhaitait construire l’avenir, exit Giedo Van der Garde et ses prestations encourageantes, bienvenue à Kamui Kobayashi, premier Japonais dans une monoplace à moteur Renault, et à Marcus Ericsson, jeune suédois à la valise bien remplie.

Avec ces nouveaux pilotes, Caterham-Renault doit inscrire ses premiers points et retrouver le top 10 du championnat des constructeurs. L’avenir de la marque en Formule 1 en dépend.

Malheureusement, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévues. Caterham F1 Team subi dans un premier temps les ratés du nouveau Power Unit Renault. Bien que présente à toutes les séances de l'intersaison, l'écurie Malaisienne doit en effet composer avec un bloc défaillant, la privant d'un précieux roulage. Seule satisfaction, la relative prudence accordée à l'aérodynamisme et donc au refroidissement de la CT05 permet à Caterham de s'adjuger le titre de meilleur rouleur pour le compte du Losange.


Ce rayon de soleil est toutefois rapidement éclipsé par le premier Grand-Prix de la saison, où les deux monoplaces vertes se font dominer par sa rivale de toujours, les Marussia-Ferrari. Pis, les CT05 enchaînent les problèmes mécaniques et les pilotes ne peuvent régler leurs autos, la lutte avec l'écurie russe est donc régulièrement tronquée.

Le miracle aurait pu se produire à Monaco où Kamui Kobayashi était en mesure d'inscrire les premiers points de Caterham-Renault mais c'était sans compter sur un dépassement hasardeux de Jules Bianchi, le français ayant littéralement poussé le japonais par un contact, endommageant la monoplace verte. C'est finalement le français qui récupère les points de la huitième position, mettant un terme quasi-définitif aux espoirs d'une dixième place finale chez les constructeurs.

Si Caterham-Renault réagit en deuxième partie de saison grâce à un nouveau package, les finances sont dans le rouge. Conséquence directe, l'écurie annonce la cession des parts de Tony Fernandes à un consortium mystérieux emmené par Colin Kolles et Christijan Albers. Un jeu de chaises musicales s'opèrent chez les pilotes pour apporter de l'argent frais et financer les nouveautés mécaniques. Las, les efforts ne paient pas et l'écurie est incapable de participer aux Grand-Prix des Etats-Unis et du Brésil.

Placé sous administration judiciaire, Caterham-Renault innove à travers un financement participatif lui permettant de prendre part au Grand-Prix d'Abu Dhabi. Ce sera malheureusement la dernière course de l'écurie Malaisienne. Malgré l'intérêt de plusieurs acheteurs, aucune négociation n'aboutit et au mois de février 2015, une vente aux enchères est organisée.


Une fin malheureusement pour Caterham dont les espoirs étaient élevés à l'heure où Renault et Tony Fernandes concluaient un accord pluriannuel. Parmi les nouvelles équipes, elle était probablement celle dont le projet était le plus concluant. Le manque de motivation et d'investissement de la part de son chef charismatique auront eu raison de cette valeureuse formation, livrée à elle-même en 2014 et dont les derniers repreneurs n'ont pu éviter la chute.

Au-delà de cet échec, c'est toute la Formule 1 qui a été ébranlé avec des difficultés semblables pour Marussia-Ferrari. En 2014, la discipline traverse très clairement une de ses crises les plus importantes.