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Scuderia Toro Rosso

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Scuderia-Toro-Rosso

La Scuderia Toro Rosso est une écurie italienne fondée en 2006 sur les bases de la Scuderia Minardi. Située à Faenza, elle est détenue majoritairement par Red Bull, également propriétaire de l’écurie de F1 éponyme. La petite Scuderia a pour principale mission de former de jeunes pilotes pour sa grande sœur. Sebastian Vettel, Daniel Ricciardo ou encore Max Verstappen sont notamment issus de cette formation.

Depuis son arrivée en Formule 1, Toro Rosso est régulièrement cité dans le cadre de rumeurs autour d’un rapprochement avec Renault. Il faudra cependant attendre 2013 et un certain 26 mai pour voir cet accord se matérialiser officiellement, en présence de Carlos Ghosn, PDG de l’Alliance Renault-Nissan.

Toro Rosso et Renault se sont ainsi engagés pour un contrat de trois ans, à compter de 2014. Ce partenariat s’inscrit dans une volonté commune d’un rapprochement entre Red Bull Racing, Renault Sport F1 et l’écurie italienne. L’objectif est de maximiser les synergies entre ces trois entités, afin de capitaliser sur le savoir de chacun et diminuer les coûts de développement.

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Tout au long des années 2012 et 2013, la Scuderia Toro Rosso restructure son département technique et investi dans ses infrastructures. L’objectif est de donner une nouvelle dimension à l’équipe afin de gagner en performance et quitter le fond de grille. L’accord avec Renault et les synergies avec Red Bull qui en découlent rentrent dans le cadre de ce plan ambitieux.

Côté pilote, " la petite Scuderia " comme on l’a surnomme dans le paddock fait le choix d’un duo mêlant expérience et jeunesse. Recalé au poste de titulaire chez Red Bull Racing au profit de Daniel Ricciardo, Jean-Eric Vergne signe pour une troisième saison à Faenza. Il sera épaulé par un très jeune espoir russe, Daniil Kvyat, Champion 2013 de GP3 Series.

La Toro Rosso-Renault STR9 est la première monoplace conçue par le nouveau département technique. Elle suscite beaucoup d’espoir. Elle doit en effet poser les bases du renouveau de l’écurie italienne, d’autant que celle-ci compte bien profiter du nouveau règlement moteur pour grimper dans la hiérarchie.

Sa présentation est effectuée fin janvier et dès ses premiers tours de roue, la STR9 subi de plein fouet les problèmes techniques récurrents du V6 Turbo Renault. Lors de la plupart des séances d’essais privés, la monoplace italienne peine à enchaîner les tours, stoppée par son Power Unit. Les ingénieurs et les pilotes éprouvent dans ces conditions les plus grandes difficultés pour mettre au point la voiture. Pour Daniil Kvyat, qui découvre la F1, le manque d’expérience pourrait bien être préjudiciable.

Le Grand-Prix d’Australie suscite par conséquent de vives inquiétudes : personne ne sait véritablement quel est le potentiel de cette STR9 et de son moteur Renault ! Pourtant, dès les premiers kilomètres réalisés à Melbourne, Toro Rosso se rassure. Le bloc français a été fiabilisé et la voiture ne semble pas si mauvaise que cela, bien au contraire !

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Jean-Eric Vergne et Daniil Kvyat surprennent même tout le monde en plaçant les deux autos dans le top 10 des qualifications, aux 6e et 8e positions respectivement ! Une performance confirmée en course avec une double arrivée dans les points, avec les 8e et 9e places, à l’avantage du pilote français.

Toro Rosso-Renault peut quitter l’Australie heureux : la STR9 est une bonne voiture et Daniil Kvyat, malgré son faible roulage l’hiver, rentre dans les points dès sa première course.

Les épreuves suivantes sont cependant plus compliquées. En qualifications, la monoplace italienne est une vraie perle, capable de grandes performances. Toutefois, elle perd légèrement en rythme en course et surtout, la fiabilité laisse à désirer, si bien qu’à de multiples reprises, Jean-Eric Vergne et Daniil Kvyat loupent de précieux points, comme en Autriche ou à Abu Dhabi. Dommage car le potentiel de la STR9 est là, en témoigne la double arrivée dans les points en Grande-Bretagne, la sixième place de " Jev " à Singapour et les multiples 9e et 10e positions acquises tout au long de l’année.

Néanmoins, malgré ces frustrations, Toro Rosso-Renault sauve l’essentiel : la septième place du classement des constructeurs. Face à la domination des blocs Mercedes, l’écurie italienne, même sans ses pépins techniques, aurait difficilement pu prétendre à mieux au championnat. Cette position permet à l’équipe de progresser comme elle le souhaitait avec un gain financier des plus intéressants pour poursuivre la montée en puissance de Faenza.

En outre, la STR9 est un monoplace bien née, constituant une excellente base pour l’avenir. Grâce à ses nombreuses synergies avec le taureau rouge, Toro Rosso bénéficiera du nouveau rapprochement technique opéré entre Red Bull et Renault au cours de l’année 2014. Avec un moteur au Losange mieux abouti, les voyants sont au vert pour l’avenir de la petite équipe de Faenza.

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Un avenir qui se conjugue sans Daniil Kvyat, parti chez Red Bull-Renault, mais avec Carlos Sainz Jr et Max Verstappen, jeune espoir néerlandais de F3 Euro Series et accessoirement plus jeune pilote de l’histoire de la Formule 1 du haut de ses 17 ans.

La nouvelle STR10 est présentée à la fin du mois de Janvier 2015, sur le circuit de Jerez (Espagne), quelques heures avant le coup d’envoi des essais privés. Comme attendu, la monoplace italienne reprend les ingrédients qui ont fait le succès de la STR9 et se positionne davantage comme une évolution de la précédente monoplace.

À la différence de 2014, la Scuderia Toro Rosso connaît un hiver studieux, avec une voiture capable d’aligner les kilomètres. Tant mieux car ses pilotes, peu expérimentés, ont besoin de rouler pour emmagasiner de l’expérience. Les chronos, eux, sont intéressants, même si le moteur Renault reste un ton en-dessous.

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Le motoriste français va d’ailleurs traverser l’une de ses plus grandes crises, avec une fiabilité catastrophique, obligeant ses équipes à débuter la saison avec un mode dégradé, autrement dit, une spécification limitant grandement la puissance. Loin d’être idéal pour exploiter le potentiel de cette STR10.

Pourtant, dès son arrivée en Australie pour l’ouverture de la saison, Toro Rosso-Renault affiche un niveau de performance convaincant. Carlos Sainz Jr qualifie son auto en Q3 dans les échappements de la Red Bull et converti cette performance en points le dimanche avec la neuvième position.

En Malaisie, Toro Rosso-Renault et son jeune pilote Max Verstappen frappent fort et s’emparent du septième chrono en qualifications. En course, la petite Scuderia se paie le luxe de placer ses deux autos dans les points, devant les deux Red Bull-Renault. Une performance qui déclenchera de vives critiques à l’égard du comportement du taureau rouge, jusque-là très virulent envers Renault, et dont le châssis est devancé par l’écurie sœur, bien moins riche.

Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un exploit isolé. En Espagne, Toro Rosso-Renault qualifie ses deux STR10 en troisième ligne, toujours devant les deux Red Bull-Renault. Rebelote en Autriche, où Max Verstappen place sa voiture à la septième place en qualité de meilleur représentante du clan Renault. À Milton Keynes, chez Red Bull, c’est la soupe à la grimace.

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Malheureusement, sur ce début de saison, Toro Rosso-Renault subi les errances de Renault et voit plusieurs points s’envoler sur problème moteur, dont une dans l’avant-dernier tour du Grand-Prix de Chine. L’écurie italienne n’est toutefois pas irréprochable et commet de nombreuses erreurs, comme de très mauvais arrêts aux stands et connaît une fiabilité aléatoire sur ses propres systèmes.

Progressivement, Renault fait évoluer son bloc et gagne en fiabilité, permettant une approche plus agressive avec les cartographies moteur. Toro Rosso-Renault en profite et signe des performances en course de premier plan, notamment dans la seconde partie de la saison.

En Hongrie, Max Verstappen confirme le potentiel entrevu jusque-là avec l’obtention d’une quatrième place. Une performance répétée quelques semaines plus tard aux Etats-Unis, une course où Carlos Sainz Jr ajoute sa pierre à l'édifice avec la septième position.

La Toro Rosso-Renault complète sa saison avec un total de treize arrivées dans les points, contre quinze qualifications en Q3 sur dix-neuf courses disputées. La STR10 a marqué les esprits, avec une capacité à mettre en doute une équipe Red Bull-Renault sûre d’elle.

L’écurie italienne a également fait taire ses détracteurs au sujet de la nomination de Max Verstappen. Non seulement le néerlandais s’est montré solide, il a de plus démontré une pointe de vitesse étonnante.

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Cette saison 2015 se conclut par une nouvelle septième place finale. Toro Rosso-Renault aurait certainement pu prétendre à la sixième position sans ses manquements tant sur le plan du moteur que sur ses propres activités. Cette campagne reste néanmoins positive, jugée comme l’une des meilleurs de l’histoire de la petite structure, mais elle ne débouchera sur rien.

Toro Rosso paie en effet les vives tensions exercées entre Renault – son motoriste – et Red Bull – son propriétaire -. Résultat, le taureau rouge décide de mette fin à ce partenariat et laisse l’écurie italienne sans moteur pour 2016. Un accord avec Ferrari sera trouvé à la fin de l’automne pour l’utilisation d’une ancienne spécification et ce, à quelques semaines seulement du lancement de la nouvelle campagne.

La relation avec Renault ne s’achève pas pour autant. Ironie du sort, un an plus tard, du fait des progrès notables accomplis par le Losange, Red Bull annonce le retour du motoriste français à Faenza pour 2017. Avec cette fois-ci un accord signé très tôt dans l’année 2016 pour permettre un développement idéal. Déjà présent en 2015, Carlos Sainz Jr défendra les couleurs de l’association, accompagné d’un autre ancien représentant, Daniil Kvyat, de retour à la maison après un passage difficile chez Red Bull.

Le nouvel accord entre Toro Rosso et Renault diffère du précédent. Conséquence des tensions de 2015 avec Red Bull, le Losange agit comme un simple client, avec l’absence d’un soutien financier. Aucun logo de la firme de Boulogne-Billancourt ne figure ainsi sur les monoplaces italiennes, les combinaisons ou les supports de communication. Quant au nom, il n’est pas mentionné.

Renault offrait d’ailleurs à Toro Rosso la possibilité de renommer son moteur, comme le fait Red Bull avec son partenaire TAG Heuer, mais faute d’accord avec un sponsor, l’écurie de Faenza s’est résolue à conserver l’identité originale du Power Unit, garantissant la présence du tandem Toro Rosso-Renault dans les archives de la Formule 1.

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L’année 2017 marque par ailleurs un tournant symbolique dans l’Histoire de la petite Scuderia. L’équipe décide en effet de revoir entièrement son identité visuelle, mettant de côté sa livrée traditionnelle vieille de plus de 10 ans, pour adopter une décoration plus dynamique et moderne, faite d’un mélange de bleu à la teinte légèrement plus claire, d’un rouge vif et d’un gris argenté brillant. Cette livrée est dévoilée à l’occasion de la présentation à la presse de la STR12, troisième monoplace de Faenza motorisée par Renault, juste avant le début des essais privés.

Cette nouvelle décoration donne l’occasion à Toro Rosso d’être particulièrement regardée, et les choix techniques adoptés par la STR12 sont étudiés de près, certains n’hésitant pas à comparer la dernière-née de Faenza avec la référence du moment, Mercedes. Les essais privés confirment d’ailleurs le potentiel du package, avec l’obtention de chronos compétitifs, à niveau au moins égal avec l’écurie usine de Renault. Un bilan cependant contrasté par une fiabilité précaire des autos, qui laisse quelques inquiétudes pour la saison à venir. Toro Rosso aborde toutefois celle-ci avec la conviction de pouvoir jouer dans le milieu du peloton.

Les impressions hivernales sont rapidement confirmées à l’occasion des premières courses de la saison. Dès l’Australie, les STR12-Renault donnent le ton, et accrochent un tir groupé dans le top 10. Un exploit réédité en Espagne, alors que Carlos Sainz Jr ramasse de gros points en Chine, Monaco ou encore à Azerbaïdjan. Cette moisson d’unités cache toutefois certaines errances de l’équipe italienne. Le bilan aurait en effet pu être meilleur sans certains problèmes techniques, des arrêts aux stands complètement ratés ou encore des stratégies peu inspirées. Toro Rosso manque de réalisme et va rapidement le payer, à mesure que la concurrence monte en puissance.

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L’été marque en ce sens un tournant dans la saison de Toro Rosso. Habituée du top 10, l’équipe italienne connaît deux Grand-Prix particulièrement catastrophiques en Autriche puis en Grande-Bretagne, où ses deux pilotes s’accrochent. Si Carlos Sainz Jr rattrape le tir en Hongrie avec la septième place, la structure de Faenza n’accroche qu’un petit point sur les deux courses disputées en Belgique et Italie.

Alors que Toro Rosso traverse cette période difficile, elle sort le Grand-Prix de sa saison à Singapour, grâce à un Carlos Sainz Jr exceptionnel. L’espagnol s’adjuge non seulement la quatrième position, mais il l’obtient avec la manière, en devançant tous les rivaux de la petite Scuderia, juste derrière les trois écuries de pointe.

Ces 12 points donnent de l’air à Toro Rosso, alors solidement installé au sixième rang du classement des constructeurs mais le plus dur reste à faire. En coulisse, Toro Rosso s’active et se déconcentre. La partie moteur occupée par Renault occupe notamment une partie de son attention, sur fond de tractations avec McLaren et Honda. Les négociations portent en effet sur un échange du Power Unit français avec celui du constructeur japonais, avec un contrat usine à la clé.

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Les accords McLaren-Renault et Toro Rosso-Honda sont finalement signés au mois de septembre. Avec la perspective d’une nouvelle séparation, les relations entre le Losange et la petite Scuderia se détériorent rapidement. Alors que la STR12 est confrontée à des pannes à répétition sur les dernières courses de la saison, Toro Rosso accuse par la presse puis par la publication d’un communiqué la marque française de ne pas fournir suffisamment de pièces neuves, évoquant des moteurs d’occasion rafistolés !

Ces tensions sont exacerbées par un contexte sportif particulier. Renault se positionne comme le rivale directe de la petite Scuderia au championnat des constructeurs, tandis que l’équipe au Losange s’attache les services de son leader Carlos Sainz Jr pour le Grand-Prix des Amériques et jusqu’à la fin de la saison. Toro Rosso soupçonne sans le dire Renault de la tirer vers le bas pour gagner la bataille !

C’en est trop pour le Losange, qui accuse à son tour Toro Rosso de ne pas exploiter le Power Unit selon ses recommandations. La méthode de communication utilisée par la structure italienne est par ailleurs dénoncée, forçant l’ensemble du clan Red Bull à des excuses publiques.
Les ultimes manches de la saison se terminent dans un climat délétère, avec la volonté de vite en finir. Toro Rosso se tourne vers 2018 et titularise rapidement ses futurs pilotes, avec Pierre Gasly et Brendon Hartley. Pénalisée par ses problèmes techniques, la STR12 n’a plus de rythme et termine péniblement les courses. Elle perd finalement sa sixième place du championnat dans l’ultime épreuve à Abu Dhabi au profit de… Renault.

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L’année 2017 offre ainsi un bilan contrastée. La STR12 était une monoplace réussie, capable de belles prouesses et certainement en mesure de faire mieux qu’une septième place finale au classement des constructeurs. De trop nombreuses erreurs en course et des coulisses déstabilisantes ont toutefois gâché le bilan général, et la tonalité de l’association Toro Rosso-Renault. Les deux entités se séparent à nouveau, pour un divorce appelé à s’étendre jusqu’à l’écurie première Red Bull pour la saison 2019.

Statistiques


InformationsStatistiques
Grand Prix disputés58
Nombre de saisons3
Nombre de pilotes6
Nombre de monoplaces3
Nombre de Titres Mondiaux0
Victoire0
Pole position0
Meilleur tour0
Podium0
Points150

Saisons

2014 Scuderia Toro Rosso Renault
7e du championnat des constructeurs (30 pts)
J-E.Vergne 13e (22 pts), D.Kvyat 15e (8 pts)

2015 Scuderia Toro Rosso Renault
7e du championnat des constructeurs (67 pts)
M.Verstappen 12e (49 pts), C.Sainz Jr 15e (18 pts)

2017 Scuderia Toro Rosso
7e du championnat des constructeurs (53 pts)
C.Sainz Jr 9e (48 pts), D.Kvyat 19e (5 pts), P.Gasly 21e (0 pts), B.Hartley 23e (0 pts)

Evolution des performances

Evolution du classement

Evolution du nombre de points