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McLaren Racing

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McLaren est une écurie britannique fondée en 1966 par Bruce McLaren. Avec Ferrari et Williams, elle est l’une des trois formations emblématiques de la Formule 1, grâce à une présence continue dans la discipline et un palmarès exceptionnel, marquant de son empreinte l’Histoire du championnat. Basée à Woking, elle s’allie à Renault en 2017, pour un contrat de trois ans débuté lors de la saison 2018.

L’association entre McLaren et Renault offre à la Formule 1 la réunion de deux grands noms, au palmarès très fourni. Ce mariage intervient cependant dans un contexte où ces deux acteurs ne sont pas au meilleur de leur forme. Tandis que le Losange restructure son organisation en marge de l’engagement de son écurie usine, la formation de Woking sort elle d’un divorce de dernière minute avec son partenaire motoriste de trois ans, Honda.

McLaren a en effet souffert avec le motoriste japonais. Depuis leur alliance en 2015, l’écurie britannique a accumulé les désillusions, en grande partie due aux errances du bloc nippon, où performance et fiabilité ont été un désastre. À l’exception d’une sixième place acquise en 2016, McLaren-Honda a ainsi été abonné au fond de grille, avec des lointaines neuvièmes positions en 2015 et 2017.

Cette dernière saison a été celle de trop pour les hommes de Woking, qui décident durant l’été de mettre un terme au contrat Honda, se privant d’un soutien usine pour se tourner vers un accord client, signé en septembre avec Renault. Le constructeur français associe son nom à celui prestigieux de McLaren, pour former une association inédite, qui, pour l’anecdote, vient batailler contre des Williams-Mercedes… Impensable il y a de cela vingt ans !

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La première McLaren-Renault, baptisée MCL33, est présentée en février peu avant les essais privés. L’écurie de Woking fait un retour aux sources, avec l’adoption d’une robe entièrement orange, les couleurs historiques du constructeur britannique. Renault s’affiche également, avec des logos visibles sur le capot moteur de la monoplace, les tenues et les supports de communication de l’équipe.

Côté pilotes, McLaren fait le choix de la stabilité, avec la présence de Fernando Alonso – qui retrouve sa marque de cœur – et le jeune belge Stoffel Vandoorne.

L’association McLaren-Renault est pleine de promesses. Sous l’ère Honda, la formation de Woking évoluait avec l’un des meilleurs châssis du plateau, qui avait toutes les peines du monde à compenser le déficit de compétitivité du bloc propulseur japonais. Quant à Renault, les progrès notables du Power Unit au cours de l’année 2017 et sa supériorité face au Honda rassurent. La réalité n’est toutefois pas aussi simple.

Dès ses premiers tours de roue, la MCL33 montre en effet une grande fragilité, avec des pannes immobilisant la voiture plusieurs heures. Fiable sur les autres monoplaces qu’il propulse, le Power Unit Renault n’aspire pas à des inquiétudes contrairement au châssis. Ce dernier affiche rapidement des lacunes, confirmées dès lors que l’auto parvient à aligner les tours.

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La trêve hivernale a quelque peu mis à mal l’optimisme du clan McLaren-Renault. L’écurie de Woking débarque en Australie avec des incertitudes, mais aussi la conviction d’avoir entre les mains un package plus robuste qu’il ne l’était en 2017. Cette première épreuve vient d’ailleurs confirmée cette appréciation. Si la MCL33 n’est pas un foudre de guerre, sa compétitivité suffit à faire figurer l’auto dans le milieu de peloton. Un progrès notable. Surtout, l’équipe se montre particulièrement efficace en conditions de course, où la monoplace se montre plus compétitive, sublimée par le pilotage de ses pilotes, en particulier Fernando Alonso et une stratégie bien inspirée. Résultat, McLaren-Renault s’offre dès sa première le meilleur résultat qu’elle avait obtenu en trois ans avec Honda, c’est-à-dire la cinquième place.

Le premier quart de la saison suit d’ailleurs cette tendance où des qualifications moyennes sont corrigées par des prestations en course solides, permettant à la MCL33 d’accéder au top 10. On constate cependant une baisse des performances au fur et à mesure des Grand-Prix, avec une auto rattrapée puis dépassée par ses adversaires. La mise à jour majeure apportée en Espagne ne contrebalance pas cette tendance et très vite, McLaren-Renault prend conscience de son impossibilité à combler son déficit sans revoir de fond en comble sa copie.

Face à ce constat, l’écurie de Woking opère une étude minutieuse des faiblesses de sa monoplace, sacrifiant certains week-ends, et entame en interne une profonde restructuration. Le passage à Renault a mis en lumière les dysfonctionnements de l’écurie, grâce notamment à une confrontation sans équivoque avec Red Bull, multiple victorieuse de Grand-Prix. Si McLaren disposait bien d’un excellent châssis l’année passée, la donne a aujourd’hui changé. Ces travaux poussent la formation britannique à ralentir puis arrêter le développement de la MCL33, pour se tourner vers la préparation de la prochaine saison.

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Cette décision entraine une chute irrémédiable des monoplaces dans le fond du classement, où il devient une habitude de voir les MCL33 être éliminées dès les qualifications. Les courses sont plus convaincantes, avec parfois un sursaut d’orgueil, comme à Singapour où Fernando Alonso s’offre la septième place. Son équipier Stoffel Vandoorne sombre de la même façon que sa monoplace, perd confiance et signe une deuxième partie de saison catastrophique, à l'exception du Mexique où il obtient la huitième place.

Le solide début de saison et les quelques arrivées dans le top 10 lors des courses suivantes permettent toutefois à McLaren-Renault de sortir la tête de l’eau aux championnats. L’annulation d’une partie des points de Force India-Mercedes aide également l’équipe à remonter dans le classement. De la septième place logique, elle termine l’année en sixième position, et égalise son meilleur résultat obtenu avec Honda.

Si un tout autre scénario était espéré en début d’année, cette saison 2018 a certainement permis d’entreprendre une restructuration pertinente pour le long terme. La relation avec Renault s’est parfaitement établie, avec une compréhension commune saluée, et un bloc français répondant aux attentes. L’année 2019 doit désormais permettre de récolter les premiers fruits des travaux entrepris. McLaren-Renault fait le choix d’un duo inédit pour incarner ce renouveau, avec le recrutement de Carlos Sainz Jr et la titularisation de son espoir Lando Norris.

Ce nouveau Line-Up est accompagné de la signature de plusieurs partenaires, preuve de l’attractivité grandissante de l’association McLaren-Renault, tandis que Woking intronise Andreas Seidl, l’ancien homme fort du programme Porsche en Endurance, au poste de Directeur Général. L’équipe britannique est ainsi au complet pour présenter la MCL34.

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La nouvelle création de Woking est dévoilée peu avant le début des essais privés. Elégante, elle se distingue très nettement de sa devancière avec un aérodynamisme très travaillé et résolument moderne. McLaren-Renault sait cependant le chemin à parcourir avant de retrouver le succès, et aborde la saison 2019 avec une grande humilité. Aucun objectif chiffré n’est prononcé et seule la volonté d’instaurer une dynamique positive pour préparer le futur est partagée. En ce sens, la MCL34 a pour mission de poser les bases d’une nouvelle ère pour McLaren.

La campagne hivernale se déroule sans accroc pour la formation de Woking. La MCL34 fait preuve d’une bonne fiabilité tandis que les chronos, prometteurs, poussent les cadres dirigeants à considérer cette intersaison comme l’une des meilleures depuis plusieurs années. Paradoxalement, la presse spécialisée tend à oublier McLaren de ses pronostics, plaçant parfois celle-ci en fond de classement. L’avenir va leur donner tort.

Si le Grand-Prix d’Australie, manche d’ouverture de la saison, se solde par une déception avec un zéro pointé, la présence d’une MCL34 dans le top 10 des qualifications confirme les espoirs de Woking. Une bonne impression convertie quinze jours plus tard à Bahreïn avec une double présence en Q3 aboutissant aux premières unités grâce à la brillante sixième position de Lando Norris. Cette épreuve marque le début d’une grande moisson de points.

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À l’exception de la Chine, McLaren-Renault accumule en effet les arrivées dans le top 10, avec une auto quasi-systématiquement en tête du peloton, si bien que la structure Woking est rapidement considérée comme la " meilleure des autres ", derrière l’intouchable trio de tête. Au-delà des nombreuses sixième et cinquième places décrochées, McLaren-Renault va jusqu’à signer son premier podium, lors d’un Grand-Prix du Brésil fou, au cours duquel Carlos Sainz Jr se montre opportuniste pour monter sur la troisième marche.

La MCL34 est définitivement une voiture réussie. Non seulement son châssis et son aérodynamisme fonctionnent, mais elle bénéficie en plus d’un Power Unit Renault au niveau, avec des performances de premier plan. Le bloc français se présente à ce propos comme l’une des bonnes surprises de la saison 2019. La formation de Woking ne manque d’ailleurs pas l’occasion de le souligner, jusqu’au mois d’août, où le ton change subitement.

Faisant face à une rare double panne mécanique liée au Power Unit lors du Grand-Prix de Belgique, McLaren demande des explications à Renault, partageant au passage une frustration soudaine et incompréhensible. Si la structure recadre ses propos quelques jours plus tard, ce discours cache en réalité des discussions actives en coulisse. Renault et McLaren négocient le futur de leur collaboration.

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Le Losange cherche à approfondir son partenariat, avec la volonté de créer une alliance technique à travers la mise en place de synergies avec son écurie usine, tout en garantissant une indépendance et une parfaite concurrence sur la piste. McLaren refuse ce projet, et se résout à se tourner vers son ancien fournisseur Mercedes. Un accord est annoncé fin septembre avec la firme à l’Etoile pour une application en 2021, au terme du présent partenariat avec Renault.

Bien que déçu, le Losange se montre professionnel et maintient une bonne relation de travail avec McLaren. Cette dernière affiche en retour une attitude très positive, et n’hésite pas à vanter régulièrement les mérites du Losange dans la presse. Respectueuses l’une envers l’autre, les deux entités sont conscientes d’avoir réalisé une grande saison sportive.

Le bilan comptable est en effet des plus flatteurs pour McLaren-Renault, avec seize arrivées dans les points, un podium et surtout une quatrième place finale au championnat des constructeurs, loin devant l’écurie usine Renault. C’est tout simplement la meilleure saison de Woking depuis 2012. Champion du peloton, McLaren-Renault a réussi son pari, en réinstaurant une dynamique positive, avec des perspectives d’avenir prometteuses.

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2020 se présente comme l’année de la confirmation, la dernière aux côtés de Renault, avec la volonté de conserver ce statut symbolique, en attendant d’aborder sa nouvelle aventure avec son nouveau motoriste.

Pour ce nouveau millésime, McLaren-Renault fait logiquement le choix de la stabilité avec le maintien de ses deux pilotes. La nouvelle MCL35 marque cependant une profonde évolution de la MCL34, et impressionne visuellement. L’équipe se fait toutefois discrète sur la feuille des temps des essais privés, mais ce constat résulte davantage d’un programme de tests alternatif plus qu’une réalité, car la structure de Woking se concentre essentiellement sur les longs relais. Et à ce jeu-là, les chronos sont en réalité très encourageants.

McLaren-Renault aborde la saison 2020 avec confiance, mais alors qu’elle se prépare à aborder le Grand-Prix d’Australie, elle est la première équipe à diagnostiquer l’un de ses membres positif à la Covid-19. La pandémie mondiale frappe de plein fouet la Formule 1, et cela entraine l’annulation de l’épreuve, et des suivantes. Débute une phase de soutien à la discipline, avec de multiples décisions pour protéger les équipes, et la mise en place d’un calendrier alternatif pour l’actuelle campagne.

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La saison 2020 commence finalement au cours du mois de juillet, avec la plupart des épreuves organisées à huit-clos, en utilisant parfois le même circuit d’un week-end à un autre. Une campagne forcément inédite qui parvient tout de même à proposer 17 épreuves.

Pour McLaren-Renault, c’est le début d’une très belle aventure. Dès la manche d’ouverture, l’équipe donne le ton avec une voiture en deuxième ligne, puis l’obtention d’un podium et du meilleur tour à la régulière. Cet exploit est signé Lando Norris mais Carlos Sainz Jr n’est pas en reste avec la cinquième place finale. Cette performance illustre à elle seule la saison de la cliente au Losange.

À l’exception du Grand-Prix de Russie, il y a toujours au moins une MCL35 dans le top 10. Seuls quatre abandons sont à noter, dont deux sur problème mécanique. Le reste, c’est une succession de résultats solides. Avec Carlos Sainz Jr, McLaren-Renault frôle d’un rien la victoire au terme d’un Grand-Prix d’Italie complètement fou, et se console avec la deuxième place, tandis que l’équipe empoche deux autres meilleurs tours.

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Pleinement engagée dans une lutte pour la troisième place du classement des constructeurs, la formation de Woking lutte contre l’écurie usine Renault et Racing Point-Mercedes qui fait la controverse avec une voiture " copiée/collée " de la Mercedes de 2020. Alors que l’on pense la bataille remportée après la quinzième manche, la rivale " rose " s’impose de façon inespérée lors de la suivante et douche les espoirs de McLaren-Renault. Il faut à cette dernière un miracle pour intégrer ce très convoité trop 3.

2020 était déjà une saison complètement folle, la dernière manche est à la hauteur de ce millésime avec un scénario improbable qui voit McLaren-Renault réaliser la course parfaite là où Racing Point-Mercedes signe une mauvaise prestation. Une deuxième ligne et surtout une double arrivée dans les points aux cinquième et sixième rangs suffisent à la formation de Woking pour prendre l’ascendant au classement général.

Ainsi, l’association avec Renault se solde par un bilan 2020 extrêmement bon. Outre les deux podiums et trois meilleurs tours acquis, McLaren-Renault termine solidement à la troisième position du championnat des constructeurs, après avoir figuré au neuvième rang au moment de recevoir le Power Unit frappé du Losange fin 2017.

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L’Histoire retiendra ainsi l’impressionnante progression de McLaren sous l’ère Renault, avec le retour de l’écurie emblématique sur le podium et désormais dans le trio de tête du classement général. Le chapitre se referme désormais, laissant à la formation de Woking le soin d’en débuter un autre aux côtés de Mercedes, et donnant à Renault une autre belle page à raconter de son aventure de motoriste en Formule 1.

Statistiques


InformationsStatistiques
Grand Prix disputés59
Nombre de saisons3
Nombre de pilotes4
Nombre de monoplaces3
Nombre de Titres Mondiaux0
Victoires0
Poles position0
Meilleurs tours3
Podium3
Points409

Saisons

2018 McLaren-Renault
6e du championnat des constructeurs (62 pts) ; F.Alonso 11e (50 pts), S.Vandoorne 16e (12 pts)

2019 McLaren-Renault
4e du championnat des constructeurs (145 pts) ; C.Sainz Jr 6e (96 pts), L.Norris 11e (49 pts)

2020 McLaren-Renault
3e du championnat des constructeurs (202 pts) ; C.Sainz Jr 6e (105 pts), L.Norris 9e (97 pts)

Evolution des performances

Classement

Points